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Le centre de gravitation de ces histoires, c'est Yunior : jeune tête brûlée, aussi coeur d'artichaut qu'incorrigible désinvolte.
Dans chaque histoire, une femme, des femmes - mère, épouse, maîtresse, petite amie - extraordinaires et sans cesse perdues. Et en point de mire : l'amour - l'obsessionnel, l'illicite, le léger, le fou, le périssable, l'éternel amour.
Et tandis que Yunior court après les filles, les fantasme, les largue, les adore ou les maudit, ces histoires dessinent peu à peu une radiographie du coeur humain, mettant à nu sa soif infinie et sa faiblesse inexorable.
Toujours la passion semble l'emporter sur l'expérience, et l'amour, même échoué, même avorté, même Sali ou raillé, reste irréductible.
Déferlante langagière, bourrée d'inventions, tendre et drôle à la fois, la prose de Díaz électrise tout sur son passage.
Meilleur livre 2012 du New York Times
Amant infidèle blessé
Yunior est le genre d’hommes que toute les femmes exècrent, un horrible "specimen unique de Dominicain". Pas si unique que cela si on lit toutes les histoires. Sur neuf chapitres, il évoque son enfance à Saint Domingue, sa vie de dominicain exilé aux Etats-Unis, ses aventures, le cancer de son frère peut-être encore plus instable que lui.
Ce sont des liaisons éphémères (est-ce à cause de la différence de peau) avec des blanches ( Veronica), avec des "vieilles" (Miss Lora une prof de quarante ans alors qu’il n’en a que seize), avec une bombe comme son "ex", Magdalena, mais à laquelle il ne fait attention qu’au moment où elle le quitte, lassée de ses aventures et ses mensonges.
Doit-on l’excuser à cause d’un père autoritaire, d’un exil difficile aux États-Unis, de la maladie de son frère ? Je n’en ai pas vraiment envie et je jubile quand enfin son "ex" lui fait comprendre la peine d’une rupture.
Maintenant, si on passe sur le caractère du personnage principal et sur l’habitude de l’auteur à insérer dans ses phrases des mots espagnols (en général des mots obscènes), je parviens à entrevoir une certaine tristesse derrière l’humour et même dans l’histoire de Yasmin et Ramon, une belle émotion. Mais, par contre, je ne comprends pas pourquoi au milieu de chapitres entièrement consacrés à la famille de Yunior, il y a cette belle histoire d’un couple d’éxilés. J’ai supposé que Ramon était le père de Yunior. Les dominicains semblent avoir une famille aux États-Unis et une autre au pays, comme Ramon et Elvis, l’ami de Yunior.
Il y a bien sûr la douleur de l’exil avec cette pauvre Mami (la mère du narrateur) qui se retrouve isolée dans le froid américain, ce racisme latent , ces conditions de vie assez sordides tant dans certains quartiers pauvres de République dominicaine que dans les quartiers américains pour " los hispanos".