Fleurs et couronnes

Par : Ariane Chemin

Disponible d'occasion :

Offrir maintenant
Ou planifier dans votre panier
Disponible dans votre compte client Decitre ou Furet du Nord dès validation de votre commande. Le format ePub protégé est :
  • Compatible avec une lecture sur My Vivlio (smartphone, tablette, ordinateur)
  • Compatible avec une lecture sur liseuses Vivlio
  • Pour les liseuses autres que Vivlio, vous devez utiliser le logiciel Adobe Digital Edition. Non compatible avec la lecture sur les liseuses Kindle, Remarkable et Sony
  • Non compatible avec un achat hors France métropolitaine
Logo Vivlio, qui est-ce ?

Notre partenaire de plateforme de lecture numérique où vous retrouverez l'ensemble de vos ebooks gratuitement

Pour en savoir plus sur nos ebooks, consultez notre aide en ligne ici
C'est si simple ! Lisez votre ebook avec l'app Vivlio sur votre tablette, mobile ou ordinateur :
Google PlayApp Store
  • Nombre de pages120
  • FormatePub
  • ISBN978-2-234-06559-8
  • EAN9782234065598
  • Date de parution06/05/2009
  • Copier CollerNon Autorisé
  • Protection num.Adobe & CARE
  • Taille98 Ko
  • Infos supplémentairesepub
  • ÉditeurStock

Résumé

Pourquoi on pleure, à l'enterrement de quelqu'un qu'on ne connaît pas bien ? Peut-être parce que, comme pour Georges Marchais, c'est la fin d'un monde qu'on ensevelit, et avec lui tant de vies gâchées et de rêves brisés sur lesquels les militants se retournent, ce matin de janvier 1996, dans le froid. On pleure aussi quand devant vous on enterre un demi-siècle de cinéma ou littérature, et que le chagrin prend alors les couleurs de la nostalgie.
On pleure de voir pleurer et la femme qui aimait Gérard Brach, le scénariste qui ne s'aimait pas. Il y a des enterrements ratés, mais - chut ! - il ne faut pas le dire. C'est le genre qui veut ça : dans les colonnes des journaux, les chroniques mortuaires sont toujours plus douces que les portraits des vivants. Il y a des enterrements qui ne sont jamais finis, quand les cendres restent dans la théière, sur la table de la cuisine de Catherine Robbe-Grillet.
Il y a des enterrements où l'on rentre autant sa colère que ses larmes, parce que c'est trop injuste, cette cérémonie sans Président, sans députés, sans ministres, alors que Maurice Kriegel-Valrimont, l'homme qui gît là sous le drapeau tricolore, a libéré Paris. Quand on voit toutes ces rosettes dont on couvre à l'Élysée ces gens qui n'ont rien fait !Souvent plus gaies qu'un pot de départ (ces nouveaux enterrements des temps de crise), les funérailles sont parfois aussi scandaleuses que sous l'Ancien Régime : chaque semaine on enterre dans l'ancien carré des indigents de Thiais des hommes sans nom.
Les enterrements ferment la parenthèse d'un siècle, celui d'un dernier nabab corse dans une île qui se meure, mais auscultent aussi les valeurs de celui qui s'annonce.
Pourquoi on pleure, à l'enterrement de quelqu'un qu'on ne connaît pas bien ? Peut-être parce que, comme pour Georges Marchais, c'est la fin d'un monde qu'on ensevelit, et avec lui tant de vies gâchées et de rêves brisés sur lesquels les militants se retournent, ce matin de janvier 1996, dans le froid. On pleure aussi quand devant vous on enterre un demi-siècle de cinéma ou littérature, et que le chagrin prend alors les couleurs de la nostalgie.
On pleure de voir pleurer et la femme qui aimait Gérard Brach, le scénariste qui ne s'aimait pas. Il y a des enterrements ratés, mais - chut ! - il ne faut pas le dire. C'est le genre qui veut ça : dans les colonnes des journaux, les chroniques mortuaires sont toujours plus douces que les portraits des vivants. Il y a des enterrements qui ne sont jamais finis, quand les cendres restent dans la théière, sur la table de la cuisine de Catherine Robbe-Grillet.
Il y a des enterrements où l'on rentre autant sa colère que ses larmes, parce que c'est trop injuste, cette cérémonie sans Président, sans députés, sans ministres, alors que Maurice Kriegel-Valrimont, l'homme qui gît là sous le drapeau tricolore, a libéré Paris. Quand on voit toutes ces rosettes dont on couvre à l'Élysée ces gens qui n'ont rien fait !Souvent plus gaies qu'un pot de départ (ces nouveaux enterrements des temps de crise), les funérailles sont parfois aussi scandaleuses que sous l'Ancien Régime : chaque semaine on enterre dans l'ancien carré des indigents de Thiais des hommes sans nom.
Les enterrements ferment la parenthèse d'un siècle, celui d'un dernier nabab corse dans une île qui se meure, mais auscultent aussi les valeurs de celui qui s'annonce.