Hana et sa petite sœur vivent avec leurs parents sur l'île de Jeju, au sud de la Corée et appartiennent à la communauté Haenyo, une société matriarcale de femmes plongeuses en apnée .
Un jour qu'Hana pêchait en mer avec sa mère, elle aperçoit qu'un soldat se dirige vers sa petite sœur, qui attendait sur le sable. Par peur pour Emi, Hana se dirige vers sa sœur, et se fait enlever à sa place... Elle va devenir alors qu'un objet, et – comme des milliers d'autres femmes Coréennes – une femme de réconfort pour l'armée Japonaise.
J'ai repéré Filles de la mer dans le catalogue
de Robert Laffont, et c'est aussi bien la couverture que le résumé qui m'a intriguée. Les livres se déroulant lors de la Seconde Guerre Mondiale sont nombreux, mais ceux que j'ai lu se passent le plus souvent en Europe. J'ai très peu lu sur d'autres pays, et il est essentiel de se rappeler que l'horreur de la guerre a touché beaucoup plus de personnes... Ici, Mary Lynn Bracht nous fait voyager entre la Corée, la Mongolie et la Mandchourie mais aussi dans le temps, en alternant le point de vue d'Hana dans les années 1940 et celui d'Emi dans les années 2010.
Filles de la mer est un récit parfaitement maîtrisé du début à la fin : nous découvrons une page de l'Histoire qui est encore très méconnue, la vie d'Hana et d'Emi est à briser le cœur tout en réservant – heureusement – quelques moments de bonheur, cela donne une histoire de famille et un roman historique très touchant et bouleversant.
En outre, Mary Lynn Bracht nous campe un sujet très intéressant, très méconnu et bouleversant. En me renseignant ensuite sur cette partie de l'Histoire, on réaliste très vite que c'est un sujet qui reste très confidentiel, mais surtout encore très sensible, que ce soit pour la Corée ou pour le Japon. D'après certains historiens, ce serait entre cinquante et deux cent mille femmes coréennes qui auraient été kidnappées, piégées ou vendues comme esclaves sexuelles par et pour l'armée japonaise durant la période de la colonisation de la Corée par le Japon... Et le plus terrifiant, peut-être, c'est que de ces femmes, seule une poignée aurait survécut pour témoigner. Malgré tout, cette prise de parole a été très tardive, leur histoire n'a été connue que récemment, pendant des années, elles n'ont pas pu en parler librement. Pour ce qui est du destin des autres, nous ne saurons jamais ce qui leur est arrivés...
Filles de la mer est un récit qui rend hommage à ces milliers de vies brisées, détruites. Des milliers de femmes ont été séparées de leur famille, arrachées à leur maison, et ont vécues des horreurs inimaginables avec pour résultat de mourir, ou même finir en rebut de la société. La Corée est une société patriarcale, et la « pureté » sexuelle d'une femme est de la plus haute importance. Pour celles qui parvenaient à s'en sortir vivantes, elles se sont retrouver rejetées, stigmatisées, à devoir vivre dans des conditions aberrantes, à devoir supporter une honte qui n'est pas la leur. Les souffrances vécues par Hana et Emi est le symbole de toute une partie de la population, et des faits qui sont restés trop longtemps secrets. Mary Lynn Bracht dénonce les aberrations survenues en temps de guerre et tire la sonnette d'alarme, en espérant que cela ne se reproduise plus jamais et que l'être humain soit un jour, peut-être, capable d'apprendre de ses erreurs et de son histoire...
Filles de la mer est un roman que je conseille absolument, une lecture absolument nécessaire !
Emouvant
Deux sœurs, deux histoires, deux fois plus d'émotions.
Hana et Emi sont séparées pendant leur enfance et vont vivre des vies bien différentes. Des années plus tard, Hana tente de retrouver la trace de sa grande sœur et d'exposer la vérité sur les femmes de réconfort.
Bouleversant, difficile dans le thème, mais incroyablement émouvant. À découvrir !