Femmes en armes, savoir en révolte. Du militantisme kurde à la Jineolojî

Par : Somayeh Rostampour
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  • Nombre de pages340
  • FormatMulti-format
  • ISBN978-2-7489-0585-4
  • EAN9782748905854
  • Date de parution23/05/2025
  • Protection num.NC
  • Infos supplémentairesMulti-format incluant ePub avec ...
  • ÉditeurAgone
  • Directeur de publicationIris Delhoum

Résumé

Dans l'urgence et face à la violence de la guerre, un mouvement de femmes organisé en non mixité lutte non seulement pour la libération de son peuple, mais aussi pour sa propre émancipation. « Issu d'un contexte de conflit, ce savoir est profondément ancrée dans les réalités sociopolitiques et culturelles des populations kurdes, et se distingue par sa volonté de redéfinir le féminisme en le réconciliant avec les spécificités locales et en s'opposant aux paradigmes dominants issus des institutions académiques et des discours néocoloniaux.
Adoptant une approche critique du discours hégémonique sur le féminisme, qu'elles considèrent comme « eurocentriste », « élitiste », « libéral », « institutionnalisé », « positiviste » « fragmenté » et « apolitique », ces militantes se réfèrent à la Jineolojî tout en évitant en grande partie de se définir comme féministes. Principalement élaborée par des actrices extra-académiques, la Jineolojî cherche à créer un savoir indigène accessible à toutes les femmes.
Elle s'oppose au savoir académique en remettant en cause la monopolisation des récits féminins dans les pays du Sud par les institutions et discours dominants du Nord, tout en visant à démocratiser les savoirs pour les populations marginalisées et insurgées. se caractérise par des publications souvent dispersées et anonymes, accompagnées de discours parfois moralisateurs. Mais La Jineolojî, malgré son approche novatrice et militante, comporte des contradictions internes significatives.
Elle se trouve donc confrontée à une tension entre ses objectifs émancipateurs et les structures patriarcales qu'elle entend déconstruire. » Ce livre a pour objet un féminisme qui ne dit pas son nom, qui émerge dans un conflit armé long, un féminisme pensé par et pour des femmes kurdes, au carrefour de plusieurs oppressions. Un féminisme qui bouscule les normes et idées occidentales, qui oscille en permanence entre émancipation effective et renforcement des normes genrées, et dont la théorie et la pratique sont indissociables. Cet objet particulier s'inscrit dans un contexte qui ne l'est pas moins : un peuple sans État depuis que son territoire a été découpé sur quatre pays (Turquie, Iran, Irak, Syrie) ; une lutte pour la libération nationale contre l'État turc menée sur tous les fronts (légaux et clandestins, armés et pacifiques) ; une guerre permanente contre Daesh, influencée par l'humeur et les intérêts des pays occidentaux ; et une société patriarcale bousculée par un mouvement qui souhaite mettre la libération des femmes au cour de son projet de société. L'autrice parvient à analyser l'émergence de cette théorie, résolument collective, en donnant la parole aux actrices qui la crée, sans faire l'impasse sur les contradictions du mouvement. Nuancée, l'autrice ne laisse place à aucune condescendance, et critique à la fois le nationalisme, l'orientalisme et l'eurocentrisme.
En se penchant sur l'histoire des combattantes kurdes et sur leur politisation, elle met en valeur leur contribution à l'élaboration d'un discours féministe ancré dans leurs pratiques, rappelle que la sororité peut être un véritable outil politique, et offre un éclairage sans précédent sur la création de savoir en temps de guerre.
Dans l'urgence et face à la violence de la guerre, un mouvement de femmes organisé en non mixité lutte non seulement pour la libération de son peuple, mais aussi pour sa propre émancipation. « Issu d'un contexte de conflit, ce savoir est profondément ancrée dans les réalités sociopolitiques et culturelles des populations kurdes, et se distingue par sa volonté de redéfinir le féminisme en le réconciliant avec les spécificités locales et en s'opposant aux paradigmes dominants issus des institutions académiques et des discours néocoloniaux.
Adoptant une approche critique du discours hégémonique sur le féminisme, qu'elles considèrent comme « eurocentriste », « élitiste », « libéral », « institutionnalisé », « positiviste » « fragmenté » et « apolitique », ces militantes se réfèrent à la Jineolojî tout en évitant en grande partie de se définir comme féministes. Principalement élaborée par des actrices extra-académiques, la Jineolojî cherche à créer un savoir indigène accessible à toutes les femmes.
Elle s'oppose au savoir académique en remettant en cause la monopolisation des récits féminins dans les pays du Sud par les institutions et discours dominants du Nord, tout en visant à démocratiser les savoirs pour les populations marginalisées et insurgées. se caractérise par des publications souvent dispersées et anonymes, accompagnées de discours parfois moralisateurs. Mais La Jineolojî, malgré son approche novatrice et militante, comporte des contradictions internes significatives.
Elle se trouve donc confrontée à une tension entre ses objectifs émancipateurs et les structures patriarcales qu'elle entend déconstruire. » Ce livre a pour objet un féminisme qui ne dit pas son nom, qui émerge dans un conflit armé long, un féminisme pensé par et pour des femmes kurdes, au carrefour de plusieurs oppressions. Un féminisme qui bouscule les normes et idées occidentales, qui oscille en permanence entre émancipation effective et renforcement des normes genrées, et dont la théorie et la pratique sont indissociables. Cet objet particulier s'inscrit dans un contexte qui ne l'est pas moins : un peuple sans État depuis que son territoire a été découpé sur quatre pays (Turquie, Iran, Irak, Syrie) ; une lutte pour la libération nationale contre l'État turc menée sur tous les fronts (légaux et clandestins, armés et pacifiques) ; une guerre permanente contre Daesh, influencée par l'humeur et les intérêts des pays occidentaux ; et une société patriarcale bousculée par un mouvement qui souhaite mettre la libération des femmes au cour de son projet de société. L'autrice parvient à analyser l'émergence de cette théorie, résolument collective, en donnant la parole aux actrices qui la crée, sans faire l'impasse sur les contradictions du mouvement. Nuancée, l'autrice ne laisse place à aucune condescendance, et critique à la fois le nationalisme, l'orientalisme et l'eurocentrisme.
En se penchant sur l'histoire des combattantes kurdes et sur leur politisation, elle met en valeur leur contribution à l'élaboration d'un discours féministe ancré dans leurs pratiques, rappelle que la sororité peut être un véritable outil politique, et offre un éclairage sans précédent sur la création de savoir en temps de guerre.