C'est malheureusement mon cas. Il n'est pas donné à tous de pouvoir passer du monde qui s'ouvre sous la page à celui des profits et pertes, et retour, imperturbable, comme entre le turbin et le Café du Commerce. Je ne sais pas plus sur cette pièce que celui qui arrive à la lire avec attention. Je ne sais pas dans quel esprit je l'ai écrite. Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu'ils disent, ce qu'ils font et ce qui leur arrive. De leur aspect j'ai dû indiquer le peu que j'ai pu entrevoir. Les chapeaux melon par exemple. Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s'il existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux qui l'attendent. Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie. Tout ce que j'ai pu savoir, je l'ai montré. Ce n'est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je me serais contenté de moins. Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme et les esquimaux, je suis incapable d'en voir l'intérêt. Mais ce doit être possible. Je n'y suis plus et je n'y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n'ai pu les connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu'ils se débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes. \" (Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac, janvier 1952)","offers":{"@type":"Offer","priceCurrency":"EUR","price":8,"url":"/livres/en-attendant-godot-9782707301482.html","availability":"https://schema.org/InStock"},"datePublished":"2007-07-05","isbn":"978-2-7073-0148-2","publisher":{"@type":"Organization","name":"Minuit (Les Editions de)"},"author":{"@type":"Person","name":"Samuel Beckett","url":"/auteur/432961/samuel+beckett"},"aggregateRating":{"@type":"AggregateRating","ratingValue":"3.9","ratingCount":"2"},"review":[{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Anonyme"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"4"},"reviewBody":"L'intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l'illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n'existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l'auteur irlandais d'expression française utilise un langage très dépouillé, assez saugrenu : les personnages dialoguent entre eux mais semblent ne pas se comprendre c'est ce qui caractérise en premier lieu le courant du théâtre de l'absurde. En parallèle, les éléments scéniques contribuent également à cette dénonciation : pour les deux actes (qui correspondent chacun à une journée entière), il n'y a qu'un arbre qui a la forme d'un humain pendu par les pieds. Au final, les deux vagabonds s'ennuient bien vite, sont à l'affut du moindre divertissement, et c'est toute la monotonie du temps qui passe que l'on ressent en tant que lecteur. Un beau classique à ne pas manquer !"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Silvère Long"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"L’intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais… Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l’illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n’existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l’auteur irlandais d’expression française utilise un langage très dépouillé, assez saugrenu : les personnages dialoguent entre eux mais semblent ne pas se comprendre – c’est ce qui caractérise en premier lieu le courant du théâtre de l’absurde. En parallèle, les éléments scéniques contribuent également à cette dénonciation : pour les deux actes (qui correspondent chacun à une journée entière), il n’y a qu’un arbre qui a la forme d’un humain pendu par les pieds. Au final, les deux vagabonds s’ennuient bien vite, sont à l’affut du moindre divertissement, et c’est toute la monotonie du temps qui passe que l’on ressent en tant que lecteur. Un beau classique à ne pas manquer !"}]}
Pièce en deux actes pour cinq personnages écrite en français entre 1948 et 1949. Première publication aux Editions de Minuit en 1952. " Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot, dont vous me faites l'honneur de donner des extraits au Club d'essai, et en même temps mes idées sur le théâtre. Je n'a…
Pièce en deux actes pour cinq personnages écrite en français entre 1948 et 1949. Première publication aux Editions de Minuit en 1952. " Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot, dont vous me faites l'honneur de donner des extraits au Club d'essai, et en même temps mes idées sur le théâtre. Je n'ai pas d'idées sur le théâtre. Je n'y connais rien. Je n'y vais pas. C'est admissible. Ce qui l'est sans doute moins, c'est d'abord, dans ces conditions, d'écrire une pièce, et ensuite, l'ayant fait, de ne pas avoir d'idées sur elle non plus. C'est malheureusement mon cas. Il n'est pas donné à tous de pouvoir passer du monde qui s'ouvre sous la page à celui des profits et pertes, et retour, imperturbable, comme entre le turbin et le Café du Commerce. Je ne sais pas plus sur cette pièce que celui qui arrive à la lire avec attention. Je ne sais pas dans quel esprit je l'ai écrite. Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu'ils disent, ce qu'ils font et ce qui leur arrive. De leur aspect j'ai dû indiquer le peu que j'ai pu entrevoir. Les chapeaux melon par exemple. Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s'il existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux qui l'attendent. Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie. Tout ce que j'ai pu savoir, je l'ai montré. Ce n'est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je me serais contenté de moins. Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme et les esquimaux, je suis incapable d'en voir l'intérêt. Mais ce doit être possible. Je n'y suis plus et je n'y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n'ai pu les connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu'ils se débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes. " (Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac, janvier 1952)
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L’intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais… Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l’illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n’existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l’auteur irlandais d’expression française utilise…
L’intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais… Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l’illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n’existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l’auteur irlandais d’expression française utilise un langage très dépouillé, assez saugrenu : les personnages dialoguent entre eux mais semblent ne pas se comprendre – c’est ce qui caractérise en premier lieu le courant du théâtre de l’absurde. En parallèle, les éléments scéniques contribuent également à cette dénonciation : pour les deux actes (qui correspondent chacun à une journée entière), il n’y a qu’un arbre qui a la forme d’un humain pendu par les pieds. Au final, les deux vagabonds s’ennuient bien vite, sont à l’affut du moindre divertissement, et c’est toute la monotonie du temps qui passe que l’on ressent en tant que lecteur. Un beau classique à ne pas manquer !
Indispensable
Vladimir
Estragon
Pozzo
Lucky
Théâtre de l'absurde
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L'intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l'illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n'existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l'auteur irlandais d'expression française utilise…
L'intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l'illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n'existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l'auteur irlandais d'expression française utilise un langage très dépouillé, assez saugrenu : les personnages dialoguent entre eux mais semblent ne pas se comprendre c'est ce qui caractérise en premier lieu le courant du théâtre de l'absurde. En parallèle, les éléments scéniques contribuent également à cette dénonciation : pour les deux actes (qui correspondent chacun à une journée entière), il n'y a qu'un arbre qui a la forme d'un humain pendu par les pieds. Au final, les deux vagabonds s'ennuient bien vite, sont à l'affut du moindre divertissement, et c'est toute la monotonie du temps qui passe que l'on ressent en tant que lecteur. Un beau classique à ne pas manquer !
Pièce en deux actes pour cinq personnages écrite en français entre 1948 et 1949. Première publication aux Editions de Minuit en 1952. " Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot, dont vous me faites l'honneur de donner des extraits au Club d'essai, et en même temps mes idées sur le théâtre. Je n'a…
L’intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais… Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l’illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n’existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l’auteur irlandais d’expression française utilise…
L'intrigue de cette célèbre pièce de théâtre tient en une ligne : deux clochards, Vladimir et Estragon, attendent ensemble un personnage qui ne viendra jamais Mais qui est donc ce fameux Godot ? Samuel Beckett cherche ici à montrer toute l'illusion des hommes qui passent leur temps à chercher de manière irrationnelle un sens dans chaque événement de la vie, ou à attendre sans fin quelque chose qui ne vient jamais, ou qui n'existe même pas. Pour dénoncer cette condition humaine misérable qui nous pousse à vouloir désirer des chimères inatteignables, l'auteur irlandais d'expression française utilise…