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Branko sait comment on embrasse les filles, rêve de gagner le Tour de France et aime fouiller dans les affaires de son petit frère Joe. Qui joue aux billes, invente des langages farfelus et collectionne les coupures de presse sur son idole Mohamed Ali. Même si dans cette famille sud-africaine blanche des années 70, leur père refuse d'appeler le mythique boxeur autrement que Cassius Clay.
Quarante ans plus tard, Joe décide de s'inspirer de ses collections de coupures pour son nouveau roman.
À l'aide de Branko, il va se rappeler leur passé commun tel qu'il était vraiment.
Aux extraits de presse, qui donnent à lire le langage flamboyant des reporters sportifs, répond alors la narration, tour à tour assumée par Joe et Branko, regorgeant des sensations de l'enfance et de l'esprit des seventies.
Ivan Vladislavic vit à Johannesburg, il est l'auteur d'une dizaine de livres dont la plupart sont publiés en français chez Zoé.
Son ouvre a été récompensée par plusieurs prix nationaux et internationaux, notamment le prestigieux américain Windham-Campbell Prize en 2015.
Distance
C'est un peu tout ça l'enfance : les légendes, les sacs de bille, les bastons, les cahiers qu'on remplit de coupures de journaux.
C'est tout plein de petits souvenirs qui font des mémoires pleines de mots et de trous à l'intérieur des mots.
Afrique du Sud, années 70. Mohamed Ali est une grande gueule, un boxeur génial, philosophe poète qui séduit et sait se faire détester. Alors Joe, il s'en fait un héros. Peut-être pas de ces héros qui nous feraient embrasser la même carrière, mais ces héros légendaires, créatures mythiques qui permettent de s'en sortir un peu mieux, de voir plus loin que le pas de sa porte.
C'est tout ça ce livre et plus encore parce qu'on en apprend plus sur ce pays sectionné, avec ses guerres et ses luttes intestines.
C'est beau comme une fêlure qui se noie dans la perplexité de l'enfance. C'est doux comme une histoire de frangins.
Roman initiatique plein de tendresse et écrit de cette poésie de bois flotté qui remonte à la surface quand pointe le bout de son nez, le mitan de notre vie.