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Deux heures moins dix met en scène l'amour entre Alexandra et Vladimir. Vladimir part à la guerre, au loin et dans leur correspondance, le passé se mêle au présent : Shakespeare et Marco Polo, les aventures d'un pilote arctique, une enfance dans la campagne, la prise de Pékin par des soldats russes... Les amoureux vont à la rencontre l'un de l'autre, tentant de réinventer le lien temporel et spatial qui a été brisé.
Dans ce roman épistolaire et polyphonique Chichkine crée un lieu hors du temps et de l'espace, celui de la correspondance, porté par une inventivité stylistique et narrative.
Prix Bolchaïa Kniga 2011
Roman épistolaire ???
Reçu dans le cadre de Masse critique, ce titre m’attirait car j’aime beaucoup les romans épistolaires. Mais je suis assez déçue par ma lecture. Il s’agit d’un échange de lettres entre Sacha et Volodia. Ils sont amoureux, Volodia part à la guerre, ils s’écrivent. J’ai été assez vite décontenancée par le contenu de leurs lettres. Ils se racontent leur quotidien, certes, mais reviennent aussi sur des souvenirs communs, mais aussi sur leurs propres souvenirs d’enfance, leurs relations avec leurs parents… Ils se lancent aussi dans des grandes réflexions sur la vie, sur la mort. En fait, au bout d’un moment, on n’est plus tout à fait sûr qu’il s’agisse bien d’un échange de lettres. Sacha apprend la mort de Volodia, mais ils continuent de s’écrire. Depuis le début, on se demande si la moindre lettre à jamais trouvé son destinataire (problèmes très pragmatique d’acheminement du courrier en zone de guerre), s’ils n’écrivent pas dans le vide, plus pour eux-mêmes que pour l’autre. Tout cela m’a beaucoup dérangée, bien que le style soit agréable, et j’ai vraiment lutté pour le lire jusqu’au bout (en survolant/sautant certains passages). Les récits de guerre de Volodia ont parfois réussi à capter mon attention, la vie solitaire de vieille fille de Sacha, ses parents séparés qui vieillissent inexorablement, son désir d’enfant m’ont intéressée de temps en temps. Mais rien n’a su me toucher, me captiver, m’émouvoir, tout manquait de sens, d’unité, de lien. (février 2012)