« Je vous ai fait quelque chose de terrible. Je ne sais pas ce que c'est, mais c'était terrible… inexprimable… impossible à pardonner »par cet aveu effrayant, Mr Blank tente de nous prévenir, nous qui ne connaissons rien de son vécu, qui ne savons rien sur lui. Blank car tel est son nom. Blanc… comme la page blanche, angoisse de l'écrivain ou le babeliote en manque d'inspiration, le vide, le néant comme la perte de mémoire, la déliquescence de l'être humain face aux méfaits du temps et l'absence de souvenirs, de passé. Un nom prédestiné comme souvent chez le héros austérien.
Mr
Blank se retrouve un beau matin dans une pièce close ou pas, il ne le sait. Un lieu inconnu, confiné où chaque chose est dénommée par une étiquette, où seule la jouissance d'un fauteuil à ressort l'aide à sortir de ses angoisses. Est-il séquestré, malade nul ne le sait ? Qu'a-t-il fait, que fait-il là ? Telles sont les questions qui nous assaillent, les tropismes qui nous poussent à accuser Mr Blank. Comme toujours Auster nous propose une lecture à plusieurs niveaux, une lecture à tiroir, mais cette fois nous ouvrons le tiroir de linge sale, celui de la conscience. Car Mr Blank va se retrouver confronté à sa conscience, à ses chargés de mission comme il les appelle. Des personnages issus de son imagination et qui reviennent le juger. A ce niveau, le novice et le familier de l'univers austérien ne jouiront pas de la même délectation, du même bonheur de lecture. le novice passera sous silence ces rencontres avec les personnages du livre, là où le lecteur assidu se repaitra de revoir Anna, Marco ou encore Quinn… mais que le futur lecteur se rassure, cela n'entrave en rien la lecture de l'ouvrage car il y a tant de pistes à explorer, de chemin à découvrir, tant d'angoisses qui sévissent.
Au travers de la lecture de cet opus, Paul Auster concède les clés qui donnent accès à son œuvre. le lecteur est confronté à la peur de vieillir, et des incidences de cette vieillesse, peur de la perte de mémoire, du corps qui se déforme, du handicap et de la dépendance. Blank est content de voir son sexe réagir encore alors que ses mains et ses jambes le trompent, l'abandonnent. Peu à peu, le protagoniste s'enhardit et la mémoire revient sous forme de flashes.
Une fois de plus Auster utilise la mise en abyme, mais cette fois-ci le procédé sera plus complexe qu'à l'accoutumé. Par ce biais, l'auteur met en exergue la parabole politique sur la situation des États-Unis, sur la politique menée contre les Indiens, ou encore contre l'Irak ou l'Afghanistan. L'habitude que possède l'Amérique de s'inventer des ennemis pour unifier le pays. Au-delà de ses différentes histoires, on ne peut s'empêcher de voir en Blank un Paul Auster vieillissant qui s'interroge sur le pouvoir durable du fictif, la survivance des personnages face à leur créateur. Cette duplicité est corroborée par le retour de John Trause (anagramme d'Auster). Une sorte de prosopopée où les personnages viennent hanter leur chargé de mission.
Qui ne s'est jamais inventé des histoires où les personnages revenaient, ressuscitaient ? Qui n'a jamais été confronté à la décrépitude d'un être proche, à la souffrance occasionnée par cet état ou par la perte de la mémoire ou d'un être cher ? Auster nous livre ici une retranscription de ces angoisses, une histoire qui finalement offre une seconde vie aux personnages de roman, afin qu'en refermant la dernière page, l'on puisse se dire à bientôt pour de nouvelles aventures…
L'auteur face ...
« Je vous ai fait quelque chose de terrible. Je ne sais pas ce que c'est, mais c'était terrible… inexprimable… impossible à pardonner »par cet aveu effrayant, Mr Blank tente de nous prévenir, nous qui ne connaissons rien de son vécu, qui ne savons rien sur lui. Blank car tel est son nom. Blanc… comme la page blanche, angoisse de l'écrivain ou le babeliote en manque d'inspiration, le vide, le néant comme la perte de mémoire, la déliquescence de l'être humain face aux méfaits du temps et l'absence de souvenirs, de passé. Un nom prédestiné comme souvent chez le héros austérien.
Mr Blank se retrouve un beau matin dans une pièce close ou pas, il ne le sait. Un lieu inconnu, confiné où chaque chose est dénommée par une étiquette, où seule la jouissance d'un fauteuil à ressort l'aide à sortir de ses angoisses. Est-il séquestré, malade nul ne le sait ? Qu'a-t-il fait, que fait-il là ? Telles sont les questions qui nous assaillent, les tropismes qui nous poussent à accuser Mr Blank. Comme toujours Auster nous propose une lecture à plusieurs niveaux, une lecture à tiroir, mais cette fois nous ouvrons le tiroir de linge sale, celui de la conscience. Car Mr Blank va se retrouver confronté à sa conscience, à ses chargés de mission comme il les appelle. Des personnages issus de son imagination et qui reviennent le juger. A ce niveau, le novice et le familier de l'univers austérien ne jouiront pas de la même délectation, du même bonheur de lecture. le novice passera sous silence ces rencontres avec les personnages du livre, là où le lecteur assidu se repaitra de revoir Anna, Marco ou encore Quinn… mais que le futur lecteur se rassure, cela n'entrave en rien la lecture de l'ouvrage car il y a tant de pistes à explorer, de chemin à découvrir, tant d'angoisses qui sévissent.
Au travers de la lecture de cet opus, Paul Auster concède les clés qui donnent accès à son œuvre. le lecteur est confronté à la peur de vieillir, et des incidences de cette vieillesse, peur de la perte de mémoire, du corps qui se déforme, du handicap et de la dépendance. Blank est content de voir son sexe réagir encore alors que ses mains et ses jambes le trompent, l'abandonnent. Peu à peu, le protagoniste s'enhardit et la mémoire revient sous forme de flashes.
Une fois de plus Auster utilise la mise en abyme, mais cette fois-ci le procédé sera plus complexe qu'à l'accoutumé. Par ce biais, l'auteur met en exergue la parabole politique sur la situation des États-Unis, sur la politique menée contre les Indiens, ou encore contre l'Irak ou l'Afghanistan. L'habitude que possède l'Amérique de s'inventer des ennemis pour unifier le pays. Au-delà de ses différentes histoires, on ne peut s'empêcher de voir en Blank un Paul Auster vieillissant qui s'interroge sur le pouvoir durable du fictif, la survivance des personnages face à leur créateur. Cette duplicité est corroborée par le retour de John Trause (anagramme d'Auster). Une sorte de prosopopée où les personnages viennent hanter leur chargé de mission.
Qui ne s'est jamais inventé des histoires où les personnages revenaient, ressuscitaient ? Qui n'a jamais été confronté à la décrépitude d'un être proche, à la souffrance occasionnée par cet état ou par la perte de la mémoire ou d'un être cher ? Auster nous livre ici une retranscription de ces angoisses, une histoire qui finalement offre une seconde vie aux personnages de roman, afin qu'en refermant la dernière page, l'on puisse se dire à bientôt pour de nouvelles aventures…