J’avais eu un immense coup de cœur pour D’amour et de guerre. D’audace et de liberté est la suite. Elle peut se lire indépendamment, mais je pense que l’émotion sera encore plus forte, si vous avez connaissance des épreuves vécues, pendant la guerre, par le héros, si vous avez ressenti la force de son amour pour sa bien-aimée, celle à qui il écrivait « tu m’as offert le bien le plus précieux qui soit : le manque de toi » (D’amour et de guerre, p. 143).
1947. La guerre est terminée et Adam est installé en France, depuis trois ans.
« Je suis parti pour oublier.
-M’oublier
?
- Non. Pour m’oublier loin de toi. » (p. 33)
Il vit avec Elvire, une Juive qui, pendant l’Occupation, se cachait dans le logement voisin au sien. En 1943, le père de la jeune fille a été arrêté par la Gestapo. Elle espère son retour et dans cette attente, elle dirige la tannerie familiale, avec l’aide d’Adam.
Adam et Elvire ont uni leurs solitudes, ils ont écouté leur attirance, entendu leurs sentiments et respecté leurs différences. Ensemble, tout semble fort et fragile, à la fois. Un voyage à Jérusalem, à la suite de la réception d’une lettre, bouleverse leur destin. Il apporte la joie et la désillusion, il entretient des espoirs et en déchire d’autres, il rapproche et éloigne, il signe le moment des choix. Cette terre qui se dirige vers la guerre civile, alors que « l’ONU va bientôt voter une résolution pour créer deux États en Palestine, un juif, un arabe » (p. 137) est le symbole de ce qui sépare Elvire et Adam, mais aussi de cette envie de dépasser les différences.
En France métropolitaine, Adam organise des réunions avec des compatriotes, dans des cafés arabes de la rue Mouffetard. Il brave la loi qui interdit les réunions politiques « pour penser à une Algérie sociale, démocratique et plurielle. » (p. 27) « Musulmans, Juifs, chrétiens, est-ce qu’on pourra vivre ensemble, une fois les rancunes jetées à la rivière ? » (p. 154). Il rêve de l’indépendance algérienne et est persuadé que l’instruction est un fondement de la liberté. Un de ses ouvriers l’a bien compris. Encouragé par son patron, il prépare le certificat d’études primaires. Liberté, j’écris ton nom. « Oui, il faut tout lire, tout savoir, pour être libre, Mohamed » (p. 147)
La France d’après-guerre n’est pas prête à entendre ces discours. Elle se pose en sauveuse, qui a apporté l’électricité, des infrastructures, etc. Le racisme s’exprime ouvertement, certains actes sont révoltants et choquants. Adam est résolu à ce que ses compatriotes et lui se battent pour conquérir leur liberté et qu’ils ne baissent plus la tête. Son combat englobe toutes les injustices. Par exemple, il appuie l’émancipation féminine ou le droit d’aimer qui on veut. La guerre a modifié sa vision des Hommes et de Dieu, mais n’a pas noirci son âme. Il est resté généreux, altruiste et n’a pas perdu son empathie.
C’est le deuxième livre que je lis d’Akli Tadjer et à chaque fois, j’ai été subjuguée et émue par les mots, les phrases, les images et la puissance des sentiments et des idées qu’ils expriment. J’ai relu, plusieurs fois, certains passages car je savourais l’humanité poétique de l’écriture. Elle me remue et m’émerveille. D’audace et de liberté est un immense coup de cœur pour moi, comme l’a été D’amour et de guerre.
Immense coup de cœur
J’avais eu un immense coup de cœur pour D’amour et de guerre. D’audace et de liberté est la suite. Elle peut se lire indépendamment, mais je pense que l’émotion sera encore plus forte, si vous avez connaissance des épreuves vécues, pendant la guerre, par le héros, si vous avez ressenti la force de son amour pour sa bien-aimée, celle à qui il écrivait « tu m’as offert le bien le plus précieux qui soit : le manque de toi » (D’amour et de guerre, p. 143).
1947. La guerre est terminée et Adam est installé en France, depuis trois ans.
« Je suis parti pour oublier.
-M’oublier ?
- Non. Pour m’oublier loin de toi. » (p. 33)
Il vit avec Elvire, une Juive qui, pendant l’Occupation, se cachait dans le logement voisin au sien. En 1943, le père de la jeune fille a été arrêté par la Gestapo. Elle espère son retour et dans cette attente, elle dirige la tannerie familiale, avec l’aide d’Adam.
Adam et Elvire ont uni leurs solitudes, ils ont écouté leur attirance, entendu leurs sentiments et respecté leurs différences. Ensemble, tout semble fort et fragile, à la fois. Un voyage à Jérusalem, à la suite de la réception d’une lettre, bouleverse leur destin. Il apporte la joie et la désillusion, il entretient des espoirs et en déchire d’autres, il rapproche et éloigne, il signe le moment des choix. Cette terre qui se dirige vers la guerre civile, alors que « l’ONU va bientôt voter une résolution pour créer deux États en Palestine, un juif, un arabe » (p. 137) est le symbole de ce qui sépare Elvire et Adam, mais aussi de cette envie de dépasser les différences.
En France métropolitaine, Adam organise des réunions avec des compatriotes, dans des cafés arabes de la rue Mouffetard. Il brave la loi qui interdit les réunions politiques « pour penser à une Algérie sociale, démocratique et plurielle. » (p. 27) « Musulmans, Juifs, chrétiens, est-ce qu’on pourra vivre ensemble, une fois les rancunes jetées à la rivière ? » (p. 154). Il rêve de l’indépendance algérienne et est persuadé que l’instruction est un fondement de la liberté. Un de ses ouvriers l’a bien compris. Encouragé par son patron, il prépare le certificat d’études primaires. Liberté, j’écris ton nom. « Oui, il faut tout lire, tout savoir, pour être libre, Mohamed » (p. 147)
La France d’après-guerre n’est pas prête à entendre ces discours. Elle se pose en sauveuse, qui a apporté l’électricité, des infrastructures, etc. Le racisme s’exprime ouvertement, certains actes sont révoltants et choquants. Adam est résolu à ce que ses compatriotes et lui se battent pour conquérir leur liberté et qu’ils ne baissent plus la tête. Son combat englobe toutes les injustices. Par exemple, il appuie l’émancipation féminine ou le droit d’aimer qui on veut. La guerre a modifié sa vision des Hommes et de Dieu, mais n’a pas noirci son âme. Il est resté généreux, altruiste et n’a pas perdu son empathie.
C’est le deuxième livre que je lis d’Akli Tadjer et à chaque fois, j’ai été subjuguée et émue par les mots, les phrases, les images et la puissance des sentiments et des idées qu’ils expriment. J’ai relu, plusieurs fois, certains passages car je savourais l’humanité poétique de l’écriture. Elle me remue et m’émerveille. D’audace et de liberté est un immense coup de cœur pour moi, comme l’a été D’amour et de guerre.