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Au bout de la ligne, un peu à l'écart du fleuve, vit cet autre peuple qu'on appelle simplement le peuple. Des voyageurs s'arrêtent, surpris.
Wordsworth, le poète des lacs, traverse la Révolution française, Büchner croise un pèlerin de l'Utopie saint-simonienne, Michelet et Rilke, devant la servante ou l'ouvrière, rêvent de vie réconciliée pendant que les prolétaires rêvent des mers du Sud et vont quelquefois y chasser la baleine.
Sur l'écran, Ingrid Bergman incarne la femme du monde découvrant l'autre côté de la société.
Dans ces Courts voyages, Jacques Rancière nous invite à repenser les rapports entre les images et les savoirs, l'utopie et le réel, la littérature et la politique.
le pays où l'on n'arrive jamais....
"Je ne dis jamais ce qu'il faut faire ni comment le faire. J'essaie de redessiner la carte du pensable afin de lever les impossibles et les interdits qui se logent souvent au coeur même des pensées qui se veulent subversives." ("Et tant pis pour les gens fatigués". Entretiens.) Rancière est poète, philosophe, donc penseur et sensible.. Il nous emmène en balade, et c'est un plaisir de le suivre. "Les gens" sont toujours exaspérants, c'est vrai... Mais les gens, c'est nous. Ce livre va jusqu'au bout de ce simple et néanmoins contradictoire constat, nous emmenant sur la piste de la philosophie politique dont, tels Monsieur Jourdain, nous en faisons chaque jour sans le savoir....Non l'utopie n'est pas morte, elle a juste besoin de relais : Rancière en est un d'excellence.A suivre...et relayer.