Je parle ici de gens que j'ai connus, qui ont croisé ma route, des gens qui n'intéressaient personne, ou qui étaient en moi - ainsi la fable et le mensonge, que chacun porte en lui : de ceux qui, tentant de se sauver de l'oubli par des images ou des chansons, chantaient avec la bouche tordue ; ou de ceux qui pensaient peupler le désert, leur désert, d'une humaine parole, d'une folie de mots. Tous gens peu méchants, sans pouvoir, cherchant leur rivage heureux.
De ce chant, suscité à cette parole noyée dans l'extrême blancheur solaire, quel court chemin, dont seul le « poème » pouvait garder trace, être le signe, la cicatrice, la trahison aussi. Suit le « journal » d'Eugénie Gris qui, chaque jour, porte sa chaise sur la grand-place, rêve des Indes, et se coupa le doigt avec des tenailles, au mois de mars, en 48. Bernard Blangenois.
Je parle ici de gens que j'ai connus, qui ont croisé ma route, des gens qui n'intéressaient personne, ou qui étaient en moi - ainsi la fable et le mensonge, que chacun porte en lui : de ceux qui, tentant de se sauver de l'oubli par des images ou des chansons, chantaient avec la bouche tordue ; ou de ceux qui pensaient peupler le désert, leur désert, d'une humaine parole, d'une folie de mots. Tous gens peu méchants, sans pouvoir, cherchant leur rivage heureux.
De ce chant, suscité à cette parole noyée dans l'extrême blancheur solaire, quel court chemin, dont seul le « poème » pouvait garder trace, être le signe, la cicatrice, la trahison aussi. Suit le « journal » d'Eugénie Gris qui, chaque jour, porte sa chaise sur la grand-place, rêve des Indes, et se coupa le doigt avec des tenailles, au mois de mars, en 48. Bernard Blangenois.