En cours de chargement...
Avril 1970. Par un simple communiqué de presse, Paul McCartney annonce la séparation des Beatles. Tragédie pour des millions de fans, c'est aussi un geste symbolique, qui marque la fin d'une époque bénie. Et, paradoxalement, le début d'une des périodes les plus passionnantes et les plus mal connues de l'histoire du groupe. Les Beatles, leurs familles, leurs entourages vont en effet vivre à partir de cette date une cohabitation forcée, riche en conflits et en tragédies de toutes natures.
C'est à ces quatre décennies, négligées par la plupart des biographies des Beatles, que Peter Doggett a choisi de consacrer la sienne.
À partir de centaines d'heures d'entretiens avec les principaux protagonistes de cette histoire édifiante, il nous livre des révélations surprenantes, de multiples anecdotes inédites, et nous entraîne dans les coulisses d'une aventure humaine unique et déchirante, celle de quatre garçons réunis par l'amour de la musique, séparés par un succès sans précédent.
Depuis la rivalité shakespearienne qui oppose les clans Lennon et McCartney, jusqu'aux difficultés de Georges Harrison et de Ringo Starr à se forger une identité hors du groupe, en passant par les impitoyables luttes de pouvoir au sein d'Apple Corps, symbole de la contre-culture dans les années soixante, devenue depuis un véritable empire financier, c'est à une véritable épopée qu'il nous convie ici.
Peter Doggett est journaliste musical. Il collabore fréquemment à Q et à CQ.
« Un document captivant qui nous donne une vision des Beatles bien plus intéressante que les habituelles icônes, celle de quatre hommes écorchés, agressifs, sonnés par le succès du groupe. »The Guardian
« On savait que de nombreux éléments avaient provoqué des querelles entre les Beatles et entraîné une longue brouille, mais jamais encore on en avait lu une analyse aussi pertinente et fouillée.
»Mojo
Les Beatles… après les Beatles
Je suis un vrai admirateur de la musique des Beatles, et donc je ne pouvais pas passer à côté de ce livre publié aux éditions Sonatine et écrit par Peter Doggett, journaliste musical. Pour la faire courte, "Come Together" est un pavé passionnant, un document riche en informations qui se dévore comme un feuilleton.
Peter Dogget concentre sa biographie sur la période 1970-2012 ; ce choix, qui peut paraître étrange au premier abord (que raconter des Beatles après la mort du groupe en 1969 ?), se révèle en fait extrêmement pertinent dans la mesure où il nous permet d’apercevoir la vérité du célèbre quatuor, bien loin des légendes associées généralement aux « fab four », celles de quatre garçons géniaux et naïfs préoccupés uniquement par leur musique et vivant ensemble en pleine harmonie…
Au contraire, le journaliste choisit de faire la part belle aux réactions et aux témoignages solides de ceux qui ont gravité autour des Beatles et ignorant les anecdotes construites et reconstruites de toutes pièces. Il nous donne à voir quatre artistes "écorchés et agressifs, sonnés par le succès du groupe" (extrait d’une critique du Guardian présente sur la quatrième de couverture) mais surtout qui ne parviennent pas à exister indépendamment de lui et de la mythologie qui s’est construite autour de leur aventure musicale. On voit quatre hommes épuisés, pour certains par les drogues, pour d’autres par l’alcool, pour tous par les procès juridiques qui se succèdent pendant ces quatre décennies alors même que leur aventure musicale commune est terminée... Ces procès gangrènent les rapports entre les musiciens, attisent les jalousies et les rancoeurs, ravivent les ego et les tensions, suscitent la curiosité des tabloïds. L’infernale machine juridique autour des Beatles est révélée ici dans toute sa complexité sans que le lecteur s’y perde pour autant.
L’ouvrage est assez disproportionné puisque près de 400 pages sont consacrées aux années 1970 – et le reste est raconté en une centaine de pages. Cela se justifie bien sûr, car les années qui suivent la séparation du groupe sont vraiment fascinantes, mais on aurait aimé que l’auteur soit un peu plus disert sur les décennies 1990 et 2000.
Deux autres défauts viennent ternir ce beau document. L’écriture journalistique d’abord, rapide et efficace, mais qui pique un peu les yeux quand même – le seul moment où l’auteur essaye de libérer sa plume et de nous offrir une prose littéraire (au moment de la mort de Lennon) est assez grotesque et grandiloquent. La composition de l’ouvrage ensuite : le lecteur ne trouve pas de sommaire ni de table des matières et les chapitres ne sont pas titrés (mais défilent en de simples numéros) ; je pense que le document aurait gagné à plus de structure. De même, je trouve que les références associées aux différentes citations qui parsèment l’ouvrage sont mal intégrées (à la fin de l’ouvrage) et un peu inutiles car pas assez précises.