1942. Paris est occupée. L'ordinaire tâche de trouver sa place dans un quotidien fait de violences latentes, de renoncements, de luttes secrètes et parfois intimes. C'est le lot des occupants d'un immeuble du douzième arrondissement. Leurs relations se tissent au gré des suspicions et des entraides. Chacun a son petit secret et celui de Rose n'est de loin pas le plus facile à cacher : elle aime Mark, un officier allemand, d'un amour pur et sans tâche. La libération sonne le glas des faux semblants, les masques tombent, nous révélant les vrais visages des voisins de Rose.
Un récit à
la sensibilité toute féminine qui lui donne sa force et sa légitimité. La métaphore graphique est ici innovante et au summum de son expressivité. C'est beau, c'est intelligent, c'est délicat.
Touchant et édifiant !
Rose raconte à sa petite fille sa romance de jeunesse que des dizaines d’années d’un mariage monotone ont dissimulée. En 1942, elle vivait seule avec son fils Lucien alors que son mari était emprisonné par l’armée allemande. On ne choisit pas les penchants de son cœur et malgré les interdits et le regard des autres, Rose tomba, au hasard d'une rencontre, follement amoureuse d’un militaire allemand…
« Collaboration Horizontale » fait partie de ces récits tout en nuances qui émeuvent autant qu’il révoltent. L’Histoire de ces femmes qui seront tondues après la libération est ici inscrite dans une fresque historique plus vaste. La France occupée est décrite dans toutes ses contradictions, ce qui amène le lecteur à s’interroger et évite tout manichéisme. Un bel ouvrage qui en appelle autant à l’esprit qu’au cœur du lecteur.