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Boule, un chien errant des rues de Moscou, est recueilli par l'éminent professeur Preobrajenski qui l'emmène à son domicile. Le pauvre animal ne se doute pas que le scientifique, privé de son laboratoire en ces temps troublés qui suivent la Révolution de 1917, entend bien poursuivre chez lui ses expériences... Interdit par le censure dès son écriture en 1925, ayant circulé « sous le manteau » pendant des décennies jusqu'à sa publication en Occident à la fin des années 1960, Coeur de chien est sous le couvert du fantastique une féroce et hilarante satire du nouvel ordre soviétique et de l'« Homme nouveau ».
Parue en 1990 à Moscou et jamais rééditée, cette traduction d'Alexandre Karvovski rend à ce texte incomparable devenu un classique des classiques en Russie son irrésistible drôlerie. EXTRAITQu'est-ce que je lui ai fait à cette brute?? Est-ce que cela va le ruiner, le Conseil de l'économie nationale, si je gratte un brin dans ses poubelles?? Créature cupide?! Vous jetterez un coup d'oil, à l'occasion, à sa trogne, il l'a plus large que longue, un voleur à la hure cuivrée.
Ah, bonnes gens, bonnes gens?! Le bonnet de malheur m'a gratifié de son eau bouillante à midi, et déjà l'obscurité s'est faite, il doit être dans les quatre heures si j'en juge à la puissante odeur d'oignon qui arrive de la caserne des pompiers de la rue Immaculée. Les pompiers, au dîner, mangent du gruau de millet, vous êtes au courant. Une horreur, je peux vous le dire : le genre champignon. Des cabots de l'Immaculée que je connais ont cependant raconté qu'au restaurant Bar de la Néglinnaïa ils boufferaient des ceps sauce piquante à 3 roubles 75 l'assiette du jour.
Affaire de goût : pour moi autant lécher de vieilles galoches... Wou-ou-ou-ou...À PROPOS DE L'AUTEURMikhaïl Afanassievitch Boulgakov (en russe : ?????? ??????????? ????????) est un écrivain russe, d'origine ukrainienne, né en 1891 à Kiev et mort à Moscou en 1940.
vie de chien
Un chien errant, S.D.F. ébouillanté par un cuistot de cantine pleure et se lamente, hésitant entre sa douleur et la faim qui le tenaille. En bon chien, il ne peut s’empêche de mater tous les humains qui passent et sa tendresse pour eux est proportionnelle à leur égoïsme. Arrive un homme, le Bienfaiteur qui l’emmène avec lui, lui donne à manger, l’autorise à coucher sur son tapis…. La Béatitude, le Bein-Être….. tout cela grâce à LUI, Philippe Philippovitch !!! un docteur, pardon, un Professeur es-rajeunissement en tout genre. En, quelques semaines, il prend 8 kilos, c’est dire si On s’occupe de lui.
Mais, l’Ennemi rôde en ces périodes révolutionnaires. Quoi, ce professeur habite un appartement de 7 pièces en ses périodes où l’on a droit à 1 pièce chacun !!!! Le Comité d’immeuble va changer tout ça !!!! Halte au Capitalisme !!!! Mais bon, notre Professeur a des amis hauts placés (ça sert à toute époque) et les membres du Comité s’en vont la queue basse, bien qu’ils ne soient pas des chiens, mais d’honnêtes prolétaires !
Revenons à Bouboul, puisque tel est le nom de l’ex SDF. Son 6ème sens se met en éveil lorsque Philippe Philippovitch Transfigouratov le conduit dans la salle de soins brillamment éclairée. Arrive le Docteur Ivan Arnoldovitch (alias le Mordu) qui lui pose un tampon d’éther sur le museau. Voici notre Bouboul au pays des rêves et des hallucinations.
Se déroule une opération incroyable, mais je ne vous en dirai pas plus. Au réveil, Bouboul se sent tout chose et, petit à petit, nous assistons à sa transformation en un humain des plus rustres, impolis, ivrogne et voleur…. S’en suit une cascade de quipropos ou des à propos de qui, qui m’ont bien fait rire.
Ce livre amène à plusieurs réflexions :
Qui est le plus humain, bouboul le chien ou bouboulov ? L’on trouve de l’humanité chez Bouboul alors que Bouboulov n’est qu’animalité.
Quant à la transformation du chien, Mikhaïl Boulgakov parle des expériences scientifiques dont le parti est si friand. Pourquoi personne ne semble abasourdi par cette mutation ? La scène des papiers d’identité de Bouboulov est un modèle d’absurdité.
Cette satire dépeint très bien les mœurs politiques des années 20 en URSS. Schwonder donnant un bouquin d’Engels à Bouboulov totalement inculte !!!! Les membres du comité d’immeuble, plein du discours bolchévique, sont bornés et absurdes. La bourgeoisie n’est pour autant pas épargnée. Un vrai festival ! Mais, tout est dit.
Est-ce le cauchemar d’un corniaud recueilli et en pleine digestion ou la réalité ? Mais, il y a ces cicatrices… Si vous voulez en savoir plus, suivez la queue du chien plutôt le cœur du chien. C’est un pur moment de lecture déjantée, mais pas que.
Colimasson, je ne dirai qu’un mot : merci. Grâce à toi, j’ai passé un très bon moment