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La magnifique mais complexe relation de Winston Churchill avec la France racontée pour la première fois.
" Français, c'est moi, Churchill, qui vous parle. " Le lundi 21 octobre 1940, les auditeurs français de la BBC entendent pour la première fois la voix du Premier ministre qui s'adresse directement à eux, et, au surplus, dans leur langue. Car Winston Churchill, qui est assurément le plus francophile de tous les dirigeants étrangers de la Seconde Guerre mondiale, compte dans sa généalogie des ascendants français à la fois du côté de son père et de sa mère - sa grand-mère maternelle, par exemple, a vécu à Paris de 1867 à 1873 -, et a très tôt appris la langue.
La relation qu'il entretient avec la France ne se résume pas à ses séjours dans les luxueuses villas de la Côte d'Azur ou aux liens établis avec de Gaulle.
Très tôt, en effet, Churchill a baigné dans l'histoire de France, une histoire, à ses yeux, qui est pleine de bruits et de fureur : c'est Jeanne d'Arc, Napoléon, c'est la solidité du poilu et la Première Guerre mondiale, c'est Clemenceau et la force de la volonté et du verbe. Parfois admiratif du génie français, parfois exaspéré par les " frogs ", il réservera toujours une place particulière à l'hexagone.
Et si, déclare-t-il un jour, " le Tout-Puissant dans son infinie sagesse, n'a pas jugé bon de créer les Français à l'image des Anglais ", il sait bien que, sans cette France turbulente et imprévisible, il n'aurait sans doute pas connu un tel destin.
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
La France connait le terrorisme sur son territoire depuis des décennies mais les massacres qui ont ensanglanté la France depuis 2015 ont poussé nos dirigeants à activer l’Etat d’Urgence qui est une possibilité constitutionnelle. Il ne se résume pas simplement à une affaire de normes, de lois, c’est aussi un état d’esprit. Le risque qu’il comporte est évidemment d’accorder un blanc-seing à l’Etat, dont chacun pourrait rêver qu’il deviennent le bouclier pour éviter de nouveaux massacres.
William Bourdon est avocat au Barreau de Paris. Il a mis son expertise au service des droits de l’homme en servant la cause des victimes de Pinochet au Chili et celles du génocide au Rwanda. Cette fois à travers son ouvrage “Les dérives de l’état d’urgence” il examine si les dérogations au droit commun peuvent être considérées comme équilibrées au regard des objectifs affichés et proportionnés relativement aux menaces qu’elles font peser sur les liberté publique.
Le terrorisme d’aujourd’hui, par sa dimension hyper nihiliste, déconnecté de toute potentialité de négociations pour y mettre fin, constitue le grand défi pour les démocraties modernes en ce début du XXIème siècle. L’ouvrage explore les effets du virage brutal opéré par la France à l’issue des terribles attentats qui l’ont endeuillée et obscurcie, et qui porte en lui des dérives qui seraient autant de germes d’un glissement progressif vers un Etat d’exception permanent en raison de la persistance de menaces terroristes. A ce titre Bourdon pointe l’une des dimensions perverses du terrorisme, celle qui consiste à mettre le ver dans la pomme en corrompant l’Etat. En effet les effets délétères d'actions terroristes renouvelées vont introduire progressivement une modification durable de sa politique pénale en déhiérarchisant les valeurs, les principes et les priorités.
“Les dérives de l’état d’urgence” est à la fois un livre d’actualité mais aussi une réflexion historique sur la contamination de la loi par le phénomène viral que constitue le terrorisme. William Bourdon nous propose une réflexion rigoureuse qui s'interroge sur les hésitations de l’autorité judiciaire et en particulier sur la place du juge administratif qui subit un véritable effacement en ces temps incertains. Un travail exigeant et nécessaire pour conserver à notre démocratie toute la lucidité qu’elle doit nourrir à son propre égard.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)