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Il y a, au départ, une certitude : « Ces princes du management » ne risquent pas de passer inaperçus. Ils prennent, pour cela, trop résolument à rebrousse-poil les idées en vogue sur les dirigeants d'entreprise, patrons à l'ancienne mode, ou managers pénétrés de la conscience de leur modernité. Et ceux-ci ne pourront se dérober. Il leur faudra se défendre, expliquer, car c'est bien d'une démythification en règle de la "religion des affaires", qu'il s'agit, et donc d'une série de questions abruptes, gênantes, insistantes ; quelles finalités offrir, autre que la vieille notion de profit ? Au nom de quoi les cadres sont-ils des "absents familiaux" ? Sont-ils d'ailleurs si efficaces, ces dirigeants d'entreprise ? Que font-ils pour lutter vraiment contre l'injustice sociale qu'ils déplorent ? Où est le dialogue, auquel ils applaudissent ? Devant les aliénations - trop classiques ou toutes nouvelles - qu'entraînent la bureaucratie, l'organisation, l'entreprise, la société elle-même, quelle est la part de l'homme, la chance de la culture, celle de l'esprit ? Questions difficiles à écarter.
Elles le sont d'autant plus que "Ces princes du management " ne sont pas un pamphlet, et ce que cela implique de démesure et d'inquisition, bien plutôt un dossier toujours vivant, dont les accusés fournissent eux-mêmes les pièces, et que l'auteur se contente de commenter sans agressivité, mais non sans humour.
La personnalité de l'auteur donne enfin un poids singulier à ces propos. Il est inutile de présenter l'homme : Henri Guillemin s'en charge dans sa préface.
Mais il faut rappeler qu'Henri Hartung a déjà publié, il y a trois ans, un livre de grand retentissement « Pour une éducation permanente », qu'il a fait figure de novateur dans le domaine de la formation des cadres ; qu'il connaît à merveille le monde des , où il obtenait un beau succès personnel, enfin qu'il a pris la décision irréversible d'abandonner présidences et carrière pour réfléchir et écrire.
