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Une effrayante plongée dans les rouages de la mafia chinoise ; un polar surprenant, réaliste et engagé.
Dans son atelier, un ouvrier chinois a le bras tranché. L'inspecteur du travail Jean Carré est appelé sur les lieux, mais est-ce bien un accident du travail ?
Les crimes se multiplient dans les nombreuses boutiques chinoises du quartier. Ça saute, ça brûle, ça tue. Quelle est la cause de tout cela ? C'est bien la question que se posent Jean Carré et un certain Dan Moïse, officier de police de son état.
Le lendemain, une lettre anonyme dénonçant une cinquantaine d'entreprises chinoises pour trafics divers et prostitution parvient à l'inspection du travail.
Depuis les Croisades et les Templiers, c'est le quartier des "batteurs de métaux", toujours importés de loin. Le flic subodore la main de la mafia chinoise, Jean Carré y pressent une ombre beaucoup moins exotique... Lequel des deux inspecteurs, de la police ou du travail, va mener l'enquête ?
Ce roman nous plonge dans l'un des plus vieux quartiers de Paris qui abrite une des communautés chinoises les plus anciennes de la capitale.
Jean Carré, pris dans l'étau d'une société libérale prête à tout pour contourner les lois, y perdra son latin, son intégrité physique et presque sa famille.
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
Le polar à quatre mains est toujours une prise de risque narrative qui peut tourner rapidement au calvaire littéraire pour le lecteur. Ce n’est pas le cas avec “Cerium” de Gérard Filoche et Patrick Raynal un roman qui nous plonge au coeur de la réalité sociale de notre pays quand un ouvrier chinois a le bras tranché dans son atelier du 3eme arrondissement de Paris. Comme le dit l’inspecteur du travail Jean Carré “ Le problème avec un bras coupé, c’est que ça produit un sacré volume de sang… Surtout quand il est sectionné brutalement, net.” Carré est un habitué des sales affaires où le cambouis se mélange au sang mais il ne s’y habitue pas vraiment, d’autant que c’est le second bras qui tombe en deux mois et à deux rues de distance, difficile de croire qu’il s’agit simplement d’accidents du travail.
L’enquête va rapidement s’orienter vers la piste criminelle et l’inspecteur du travail va devoir composer avec Dan Moïse un officier de police car rapidement le jeu va se brouiller, des lettres anonymes circulent accusant des dizaines d’entreprises chinois de se livrer à des trafics divers orientant finalement les enquêteurs vers les mafias asiatiques. Mais l’inspecteur du travail, contrairement à son collègue de la police, trouve la ficèle un peu grosse et va rapidement explorer une hypothèse moins exotique. Mais il est bien seule face à un adversaire déterminé et sans vergogne.
“Cérium” est un roman profondément noir qui explore certaines dérives économiques au coeur de la capitale. Les deux auteurs nous présentent un dossier très documenté où se mêlent bien des pratiques douteuses qui peuvent aller jusqu’à l’assassinat. Le pari d’en faire un roman noir d’une grande efficacité narrative où les pistes et les impasses se succèdent pour déboucher sur une réalité troublante, nauséabonde et d’une immoralité désespérante. Le fait que l’enquête soit menée par un inspecteur du travail renverse les standards du roman noir en nous proposant une grille de lecture originale et franchement rafraichissante. Un roman à quatre mains qui mérite qu’on lui consacre quelques heures de lecture.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)