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On a longtemps pensé que l'avènement de la démocratie annonçait la fin de la censure. On s'est plu alors à dénoncer les excès d'un passé révolu et à railler les interdits " caricaturaux " des Etats totalitaires, afin de mieux flatter nos régimes démocratiques. Pourtant, malgré l'allégement de l'arsenal juridique en la matière, la censure reste en Europe une question d'actualité, qui révèle par ailleurs les apories du droit.
Le terme aujourd'hui ne s'applique plus rigoureusement à l'organe de contrôle, ni même aux règles juridiques qui condamnent une certaine forme d'expression. Il désigne un ensemble de mécanismes officiels ou confidentiels et une multitude d'acteurs plus ou moins légitimes, qui interdisent, réprouvent ou punissent une expression considérée comme dangereuse pour une communauté entière ou pour un public jugé plus particulièrement vulnérable.
Ce qui frappe à travers l'ensemble des communications présentées lors de ce colloque, et rassemblées dans ce recueil, c'est en effet, l'extraordinaire plasticité de la censure. Difficile à saisir, elle meut à volonté, selon la nature des sociétés, les hommes ou les croyances. Variable dans ses motifs, polymorphe, elle surprend aussi, produisant parfois les effets contraires de ceux qui étaient attendus.