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Depuis quelques années, les termes d'expertise et d'expert sont de plus en plus usités dans les débats politiques et le commentaire journalistique. Les missions d'expertise se multiplient, des universitaires prennent la parole ou sont consultés par les pouvoirs publics, les médias, les associations, ou encore les entreprises, à tel point que l'expert est aujourd'hui devenu un acteur majeur de et dans l'espace public.
Si de nombreux travaux ont traité de ce thème, l'historiographie classique des intellectuels l'a en revanche relativement peu abordé sous l'angle de l'engagement politique. Ce manque relatif ne doit pourtant pas masquer les liens qui se nouent entre le scientifique, le technique et le politique, ni contribuer à minimiser l'engagement du " savant-expert ".
Ce numéro des Cahiers politiques propose une redéfinition programmatique de l'expertise en insistant, d'une part, sur les formes auto-instituées d'expertise et, d'autre part, sur l'expertise pragmatique, c'est-à-dire cet ensemble de textes hybrides où l'intervention politique n'est pas arbitrairement séparée des règles de méthode scientifique et où la recherche scientifique est étroitement orientée vers l'action politique.
