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N'est-il pas temps d'exorciser la classe politique et la société tout entière de certains mythes duos manipulateurs : la colonisation acculturante et le nationalisme progressiste, le diplôme libérateur et la tribu dominante, le développement via les matières premières et la construction nationale, les élites et la démocratie, l'Eglise et la Société civile ? En somme ce qui a fait jusqu'ici l'Afrique indépendante, le Congo-Brazzaville indépendant, et qui a mené où on sait.
N'est-il pas urgent de reconsidérer l'alphabétisé, le diplômé, l'intellectuel africain griot et/ou pillard et son dernier avatar : l'instigateur de la violence tribaliste ? Au Congo, dans la lessiveuse de la Conférence Nationale Souveraine, ce monde-là s'était confessé, avait pleuré, s'était auto-absous sans passer par la sanction pénale ou la disqualification salutaire. Les modalités pratiques d'un renouveau social et politique sur le continent avaient été définies par " la Francophonie ", un autre instrument de la confusion politique ; mais l'ambiguïté de La Baule 1990 est d'avoir prôné à la brochette des dictateurs africains une démocratie " au pas local " , flanquée d'un " gouvernement d'union nationale ", aux fins de décrocher la prime occidentale.
Après la sociologie des Brazzavilles noires 1950 (vues de l'extérieur), voici un auto-portrait des Brazzavilles fin années 90 : le quotidien est relaté sous forme de lettre ouverte aux compatriotes qui prennent les autres, les sans-pouvoir, pour des cancrelats.