Biographie de Georges Bess
Georges Bess se fait d'abord un nom en Scandinavie et aux États-Unis. En jouant les remplaçants de luxe auprès de tout ce que la Suède compte de dessinateurs, il se façonne, comme il le dit lui-même, une main de "mercenaire", capable dans tous les styles de surpasser ses modèles. Fort de cette technique multiforme, il collabore à la version scandinave de Mad. De 1977 à 1987 il dessine les histoires du Phantom, fameux héros masqué bataillant contre les forces du Mal.
Il rentre à Paris en 1987, où il rencontre Alejandro Jodorowsky, qui lui propose rapidement d'illustrer l'histoire du Lama Blanc. Ensemble, ils signent d'autres séries majeures : Anibal 5, une version androïde, obsédé sexuel et explosif de James Bond en 1990, Juan Solo, tueur sud-américain en 1994, récompensé par l'Alph'art du meilleur scénario au festival d'Angoulême. En 1998 il publie son premier album en solo, dont il rêvait depuis longtemps : Escondida.
Suivront d'autres magnifiques albums : Bobi, Péma Ling, Lééla et Krishna, diptyque imprégné de son amour pour l'Inde. Amour qui se manifestera une nouvelle fois avec la parution de la série Le Vampire de Bénarès (Glénat) et du recueil Incredible India (Vents d'Ouest). En 2019, Glénat édite son adaptation en noir et blanc du roman épistolaire Dracula de Bram Stoker. La BD est sélectionnée au FIBD d'Angoulême l'année suivante.
En 2020, Bess revient à la science-fiction est signe le premier tome du diptyque Amen dont le deuxième opus sort en 2021. La même année il signe Mary Shelley Frankenstein et en 2022 il revient avec une édition définitive de Bram Stoker Dracula. Réside à Paris.
Génie graphique
Vous connaissez déjà, sans doute, l'histoire Jonathan Harker, ce jeune notaire envoyé en affaire en Transylvanie, chez un certain comte Dracula. Pas de surprise ici : vous tenez là une fidèle et merveilleuse adaptation du roman éponyme.
George Bess, malgré toute la difficulté d'adapter en bande dessinée un roman épistolaire, fait preuve ici de son génie graphique dans un album intégralement noir et blanc qui sonne extrêmement juste. Et qu'on ne vienne pas me dire que cette première de couverture n'est pas somptueuse. Gothique à souhait, aussi bien pour les amateurs du genre (et du roman!) que pour qui voudra découvrir le chef-d’œuvre de Stocker.