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Le drame de Patrice, le héros de « Aussi longtemps que les cours battront », est tout à la fois celui d'une jeunesse gâchée, celui d'un amour malheureux et d'un adultère sans lendemain, suivi du sacrifice d'un fils inconnu, qui précipite la marche d'une vie dont le père repenti assume la responsabilité la plus douloureuse. C'est aussi, et surtout, le drame d'une génération marquée par deux conflits mondiaux et le divorce franco-algérien.
Le drame de Patrice est finalement celui d'un pays déchiré et divisé. L'idéal que les Compagnons de France proposent à ce garçon, à une certaine période de sa jeunesse, est moins une marche à l'étoile qu'une mystique de l'angoisse, précédant un engagement total en Provence, en Afrique du Nord, lors de la Libération puis, plus tard, en Algérie. Ce n'est pas en vain que Patrice a été surnommé le « chef météore ».
Sa ferveur, tempérée d'humanisme, se traduit par cette formule qui définit bien son comportement : « Il n'y a pas une jeunesse de droite et une jeunesse de gauche... il n'y a qu'une jeunesse : l'avenir d'une nation et d'une civilisation. » C'est pourquoi, tous ceux qui sont sensibles aux difficiles problèmes de la jeunesse, trouveront beaucoup d'intérêt à ce livre de Robert Hervieux, qui a cette inestimable vertu de s'adresser au lecteur comme une confession à cour ouvert.
Ce roman, riche de réflexions, doit être lu, relu et surtout médité, car il ouvre la voie à une concertation enrichissante et à des perspectives constructives. Rien ne sera en effet perdu « Aussi longtemps que les cours battront », et le mérite reviendra à Robert Hervieux d'avoir livré un témoignage réconfortant pour les jeunes de demain.
