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Quand Douglas Raymer était collégien, son professeur d'anglais écrivait en marge de ses rédactions : "Qui es-tu, Douglas ?" Trente ans plus tard, Raymer n'a pas bougé de North Bath, et ne sait toujours pas répondre à la question. Dégarni, enclin à l'embonpoint, il est veuf d'une femme qui s'apprêtait à le quitter. Pour qui ? Voilà une autre question qui torture ce policier à l'uniforme mal taillé.
De l'autre côté de la ville, Sully, vieux loup de mer septuagénaire, passe sa retraite sur un tabouret de bar, à boire, fumer et tenter d'encaisser le diagnostic des cardiologues : "Deux années, grand maximum." Raymer et Sully sont les deux piliers branlants d'une ville bâtie de travers. Quand un mur de l'usine s'écroule, tous ses habitants - du fossoyeur bègue au promoteur immobilier véreux, en passant par la femme du maire et sa case en moins - sont pris dans la tempête.
De courses-poursuites en confessions, de bagarres en révélations, Raymer, Sully et les autres vont apprendre à affronter les grandes misères de leurs petites existences.
C'est avec un plaisir communicatif que Richard Russo retrouve ici les personnages d'Un homme presque parfait, et nous livre une symphonie humaine féroce et déjantée.
Eloge de l'idiotie
Un très bon Russo , c'est comme un grand cru , il faut savoir le désirer et puis le déguster ...
Comme il le dit lui même, " j'ai un faible pour les imbéciles ", mais attention , pas n'importe lesquels ; ceux dont on va s'attacher parce que leurs travers révèlent notre humanité . Visiblement North Bath semble être devenu le centre névralgique de la dérive , des déjantés , des dépressifs , des obsédés ...et des chiens crétins .Mais en l'espace de 48 heures, une suite d'évènements rocambolesques va décider du sort de chacun et changer la donne ...
Des dialogues caustiques et savoureux , un humour décapant ... et une plongée abyssale au fond fin de l'âme humaine ...Tout y est , bienvenue en Amérique !! (profonde ...) .