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« Au moment où elles arrivaient à la maison, Germaine et Thérèse découvrirent en même temps un homme assis sur la galerie, le dos appuyé au mur, ronflant comme un bienheureux. [.]- Ma foi du bon Dieu! s'exclama Germaine. Le v'là, notre ivrogne! Un vrai revenant! [.] Thérèse ne dit rien, mais aida sa belle-sour à secouer sans ménagement un Rémi Tremblay qui sentait l'alcool de loin. Le jeune homme, un peu malmené, finit par sortir de son lourd sommeil.- Lâchez-moi! Lâchez-moi! répéta-t-il d'une voix pâteuse, en gardant les yeux fermés.
Je suis capable de me mettre debout tout seul. Je suis pas soûl pantoute.- Bien non, se moqua sa sour. T'es couché sur la galerie juste parce que t'avais envie de respirer du bon air frais, je suppose. »En ce printemps de l'année 1900, le village de Saint-Jacques-de-la-Rive se prépare paisiblement à entrer dans le prochain siècle. L'arrivée d'un nouveau vicaire, et celle, à plus grande échelle, d'un nouveau gouvernement, affecte à différents degrés l'existence des cultivateurs.
Les esprits s'échauffent lorsqu'on parle des promesses du député ou du chemin qu'ont ouvert les Tremblay entre les rangs Sainte-Marie et Petit-Brûlé. Au cour des familles Veilleux, Hamel et Fournier, une succession de grossesses, de visites surprenantes et parfois dérangeantes ainsi que des projets de vie particuliers modulent le quotidien, bien ancré dans le terreau fertile de chaque ferme. Rose-Aimée et Elphège Turcotte ne sont pas en reste.
Par chance, ils habitent dans une paroisse où règne la charité chrétienne...
