Rouge Bretagne

René VAUTIER est un cinéaste visionnaire : décolonisation, délocalisation, féminisme, racisme, et écologie... Croix de guerre pour ses faits de résistance à 16 ans pendant la Seconde Guerre mondiale, il est aussi celui qui a vu, avant d'autres, que la décolonisation était le sens de l'Histoire (dès 1949 avec "Afrique 50", considéré comme le premier film anticolonial français). Il fut parmi les premiers cinéastes à raconter librement dans une fiction le sort des soldats appelés en Algérie, quelques années après la guerre dans "Avoir 20 ans dans les Aurès".
Il a aussi très vite dénoncer les premières délocalisations d'usines en France dans les années 1970 ("Quand tu disais Valéry"), et à soutenir les revendications féministes ("Quand les femmes ont pris la colère"), films coréalisés avec des femmes cinéastes. Il fût aussi l'un des rares à raconter par la fiction dès la fin des années 1960 le racisme contre les travailleurs immigrés ("Les trois cousins", "Les ajoncs", "Le remords"...) et à dénoncer la pollution industrielle des côtes bretonnes ("Marée noire et colère rouge").
Il est remarquable que, sur tous ces sujets, l'avenir ait souvent donné raison à celui qui fut longtemps caricaturé comme cinéaste "militant" , là où il fallait plutôt voir une certaine lucidité des enjeux politiques. Pour toutes ces raisons mais aussi parce que René Vautier est un cinéaste à l'écriture originale, avec une esthétique unique, nous contribuons avec sa famille et ses amis à lui redonner la place qu'il mérite dans l'histoire du cinéma français.
Avec la restauration de ses films retrouvés, l'exploration de nouvelles sources d'archives, de nombreux documents retrouvés par sa fille Moïra Chappedelaine-Vautier, nous poursuivrons ce travail avec l'édition d'un second coffret autour des films réalisés en Bretagne par René Vautier à l'automne 2023.