Platon ne cesse d'être étranger à lui-même. Est-ce lui qui prête, ou emprunte-t-il sa voix aux autres ? Il fait parler le vieux Parménide, à la recherche de l'être et du non-être, ou Aristophane, racontant entre éternuements et fous-rires le mythe de l'androgyne, ou Socrate, qui ne dit qu'une chose, c'est qu'il n'a rien à dire. Dans ce théâtre d'ombres, où se situe Platon ? "On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants, écrit Pascal.
Mais c'étaient des gens honnêtes et comme les autres, riant avec leurs amis. Et quand ils se sont divertis à faire leurs Lois et leurs Politiques, c'était la partie la moins sérieuse de leur vie ; la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement". Devant les dialogues de Platon, il faut retrouver l'étonnement. Chacun de ses personnages semble le porte-voix d'un autre qui était plus près du moment originel de la parole.
L'oeuvre de Platon reflète la condition humaine même : celle de la représentation, dans un espace intermédiaire entre la présence pure et l'absence simple. Nous vivons sous le règne de Zeus : le temps s'écoule dans le mauvais sens, le monde est de plus en plus désordonné et la politique de plus en plus impossible. Socrate est celui qui clame qu'il faut inverser aussi le cours de notre vie. Il le paiera de sa vie.
Marquée par la tradition chrétienne qui se l'est approprié, la lecture de Platon est victime d'un esprit de système que déplorait Montaigne. Il faut redécouvrir ce que cette pensée a de divers et d'ouvert. C'est ce que peut nous apporter, grâce à l'approche novatrice d'Emmanuel Pasquier, une lecture comme celle de la collection "Ainsi parlait" .
Platon ne cesse d'être étranger à lui-même. Est-ce lui qui prête, ou emprunte-t-il sa voix aux autres ? Il fait parler le vieux Parménide, à la recherche de l'être et du non-être, ou Aristophane, racontant entre éternuements et fous-rires le mythe de l'androgyne, ou Socrate, qui ne dit qu'une chose, c'est qu'il n'a rien à dire. Dans ce théâtre d'ombres, où se situe Platon ? "On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants, écrit Pascal.
Mais c'étaient des gens honnêtes et comme les autres, riant avec leurs amis. Et quand ils se sont divertis à faire leurs Lois et leurs Politiques, c'était la partie la moins sérieuse de leur vie ; la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement". Devant les dialogues de Platon, il faut retrouver l'étonnement. Chacun de ses personnages semble le porte-voix d'un autre qui était plus près du moment originel de la parole.
L'oeuvre de Platon reflète la condition humaine même : celle de la représentation, dans un espace intermédiaire entre la présence pure et l'absence simple. Nous vivons sous le règne de Zeus : le temps s'écoule dans le mauvais sens, le monde est de plus en plus désordonné et la politique de plus en plus impossible. Socrate est celui qui clame qu'il faut inverser aussi le cours de notre vie. Il le paiera de sa vie.
Marquée par la tradition chrétienne qui se l'est approprié, la lecture de Platon est victime d'un esprit de système que déplorait Montaigne. Il faut redécouvrir ce que cette pensée a de divers et d'ouvert. C'est ce que peut nous apporter, grâce à l'approche novatrice d'Emmanuel Pasquier, une lecture comme celle de la collection "Ainsi parlait" .