Un journaliste sportif désabusé et un poil cynique qui végète dans un canard lyonnais. Une Coupe du monde qui s'annonce comme une formidable et opportune opération de com' pour la junte militaire de Videla et ses pairs alors que l'étendue et la cruauté de la répression de leur régime cessent d'être confidentielles. Un militant du boycott prêt à se jeter dans la gueule du loup. Des joueurs qui peinent à chausser leurs crampons et d'autres qui n'ont pour boussole que les projecteurs.
L'humanité du peuple argentin qui communie à s'en étourdir dans la grand-messe footballistique sans parvenir à chasser les fantômes des milliers de disparu.e.s. Ce sont-là les ingrédients d'une fiction qui dévoile l'une des pages les plus sombres de l'histoire argentine et de la seconde moitié du XXe siècle. Il fallait le talent singulier de César Carrizo pour mettre en images et l'ordinaire et l'indicible.
Un talent tôt nourrit par la grande tradition argentine du 9e art et par celle du muralisme latino-américain, dont il est devenu l'un des inlassables artisans. Il fallait aussi qu'à ce talent se mêle un joli grain de folie pour tenir le pari d'écrire une nouvelle page de l'anthropomorphisme en bédé après Herriman, Calvo et Spiegelman. Il fallait, enfin, à Carrizo un scénariste dont l'érudition n'ait d'égale que sa passion de transmettre au plus grand nombre.
Dans le sillage d'un Jean Ferrat chantant à propos des victimes de la barbarie nazie qu'il "twisterai les mots, s'il fallait les twister pour que les enfants demain sachent qui vous étiez", Camille Pouzol livre une fiction poignante et utile pour que nul n'oublie les 30000 disparu.e.s victimes de la junte.
Un journaliste sportif désabusé et un poil cynique qui végète dans un canard lyonnais. Une Coupe du monde qui s'annonce comme une formidable et opportune opération de com' pour la junte militaire de Videla et ses pairs alors que l'étendue et la cruauté de la répression de leur régime cessent d'être confidentielles. Un militant du boycott prêt à se jeter dans la gueule du loup. Des joueurs qui peinent à chausser leurs crampons et d'autres qui n'ont pour boussole que les projecteurs.
L'humanité du peuple argentin qui communie à s'en étourdir dans la grand-messe footballistique sans parvenir à chasser les fantômes des milliers de disparu.e.s. Ce sont-là les ingrédients d'une fiction qui dévoile l'une des pages les plus sombres de l'histoire argentine et de la seconde moitié du XXe siècle. Il fallait le talent singulier de César Carrizo pour mettre en images et l'ordinaire et l'indicible.
Un talent tôt nourrit par la grande tradition argentine du 9e art et par celle du muralisme latino-américain, dont il est devenu l'un des inlassables artisans. Il fallait aussi qu'à ce talent se mêle un joli grain de folie pour tenir le pari d'écrire une nouvelle page de l'anthropomorphisme en bédé après Herriman, Calvo et Spiegelman. Il fallait, enfin, à Carrizo un scénariste dont l'érudition n'ait d'égale que sa passion de transmettre au plus grand nombre.
Dans le sillage d'un Jean Ferrat chantant à propos des victimes de la barbarie nazie qu'il "twisterai les mots, s'il fallait les twister pour que les enfants demain sachent qui vous étiez", Camille Pouzol livre une fiction poignante et utile pour que nul n'oublie les 30000 disparu.e.s victimes de la junte.