Pascale Devette

Dernière sortie

Devenir inutile

Pourquoi, alors que nous sommes en situation de privilège, refuserions-nous de prendre le pouvoir disponible ? Cette interrogation soulève de nombreux débats tant en théorie féministe à propos des privilèges des femmes blanches cis, qu'au sein des mouvements écologistes au regard de leur arrimage dans la hiérarchie Nord/Sud globale. De manière plus intime, mais tout autant politique, cette question interpelle les mécanismes par lesquels nous nous octroyons du mérite. En se basant notamment sur les travaux de Simone Weil et de Sara Ahmed, deux philosophes ayant démissionné de leur poste de professeure - la première a quitté le lycée pour rejoindre l'usine en 1934 et la seconde, plus récemment, afin de protester contre le harcèlement sexuel à l'université - Pascale Devette et Justine Perron examinent le sens éthique et politique que prend parfois l'acte de démission et de renoncement.
Elles rappellent que, s'il est impossible de se détacher de certains privilèges, nous pouvons refuser d'utiliser leur effet carte blanche afin de cesser de les entretenir et de faire vivre leur pouvoir. À contrepied de l'injonction faite à l'individu de « prendre soin de soi » et de devenir « la meilleure version de lui-même », prescriptions qui nourrissent une quête permanente de croissance tant sur le plan personnel que sur le plan économique ou productiviste, les autrices défendent un refus de parvenir, un sabotage conscient du jeu d'accaparement basé sur l'exclusion.
Et si le fait de s'empêcher, de renoncer, de démissionner ou d'abdiquer le pouvoir, loin d'être la défaite qu'on nous présente, était une forme d'émancipation ? Pascale Devette et Justine Perron, au terme d'une réflexion politique et philosophique, proposent l'idée d'un pouvoir sur le pouvoir s'incarnant dans la capacité de refuser les chemins tracés afin de laisser advenir ce qui compte réellement pour soi et pour le monde.
Un tel refus pourrait laisser apparaître l'égalité radicale des vies.
Pourquoi, alors que nous sommes en situation de privilège, refuserions-nous de prendre le pouvoir disponible ? Cette interrogation soulève de nombreux débats tant en théorie féministe à propos des privilèges des femmes blanches cis, qu'au sein des mouvements écologistes au regard de leur arrimage dans la hiérarchie Nord/Sud globale. De manière plus intime, mais tout autant politique, cette question interpelle les mécanismes par lesquels nous nous octroyons du mérite. En se basant notamment sur les travaux de Simone Weil et de Sara Ahmed, deux philosophes ayant démissionné de leur poste de professeure - la première a quitté le lycée pour rejoindre l'usine en 1934 et la seconde, plus récemment, afin de protester contre le harcèlement sexuel à l'université - Pascale Devette et Justine Perron examinent le sens éthique et politique que prend parfois l'acte de démission et de renoncement.
Elles rappellent que, s'il est impossible de se détacher de certains privilèges, nous pouvons refuser d'utiliser leur effet carte blanche afin de cesser de les entretenir et de faire vivre leur pouvoir. À contrepied de l'injonction faite à l'individu de « prendre soin de soi » et de devenir « la meilleure version de lui-même », prescriptions qui nourrissent une quête permanente de croissance tant sur le plan personnel que sur le plan économique ou productiviste, les autrices défendent un refus de parvenir, un sabotage conscient du jeu d'accaparement basé sur l'exclusion.
Et si le fait de s'empêcher, de renoncer, de démissionner ou d'abdiquer le pouvoir, loin d'être la défaite qu'on nous présente, était une forme d'émancipation ? Pascale Devette et Justine Perron, au terme d'une réflexion politique et philosophique, proposent l'idée d'un pouvoir sur le pouvoir s'incarnant dans la capacité de refuser les chemins tracés afin de laisser advenir ce qui compte réellement pour soi et pour le monde.
Un tel refus pourrait laisser apparaître l'égalité radicale des vies.

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