Emmanuel Pierrat

Dernière sortie

Les religions et les francs-maçons

"A l'insu de beaucoup de frères, la franc-maçonnerie est une religion de substitution. Depuis trente ou quarante ans, la majorité des nouveaux viennent pour voir plus clair en eux-mêmes, chercher un sens, mais aussi revenir à un rituel de plus en plus conforme à celui du XVIIIe siècle. Même au Grand Orient de France, qui était allé très loin dans la simplification des rites, les frères sont attirés par un cérémonial très élaboré.
Il y a un lien avec la désaffection des églises catholiques, comme si elles se vidaient au profit des loges. Beaucoup de frères sont des post-catholiques : ils ont reçu une éducation religieuse qui n'est plus pour eux qu'un rite social. Et le rite qu'ils vivent intensément, c'est celui de la franc-maçonnerie ". Tel est le propos de l'historien - et dignitaire maçonnique - Roger Dachez, que nous faisons nôtre en le prolongeant ici.
La question qui irrigue en effet tout ce livre, et que le lecteur retrouvera aussi bien dans son premier chapitre qu'au hasard des citations ou des titres d'ouvrages de référence , est celle-ci : qu'est-ce qui distingue la Maçonnerie des religions ? Ou bien, si on veut la poser avec davantage de malice : qu'est-ce qui la distingue des autres religions ? Même si, pour le maçon qu'était Charles Porset, l'Art royal "ne sera jamais [une religion], ne peut pas l'être, ne l'a jamais été, [...
] ne le sera jamais - mais, tant que la Maçonnerie libérale ne sera pas dans ses textes et ses pratiques rituelles en règle avec Dieu [... ], je redoute que les charmes d'une crypto-religion ne conduisent certains maçons en mal de confession à des positions anachroniques" . Il suffit de quelques mois pour que la franc-maçonnerie, dans sa forme moderne - c'est-à-dire après 1717, et la création de la Grande Loge de Londres - dérange les institutions, en particulier religieuses.
La franc-maçonnerie provoque la méfiance des autorités civiles et religieuses. Elle aura beau envoyer des signaux de bonne volonté d'intégration dans l'ordre social, arriveront bien vite les premières bulles papales d'excommunication. Faut-il aussi rappeler que lesdites autorités civiles et religieuses sont, à l'époque, parfaitement mêlées ? Les rois règnent par la Grâce de Dieu ; quant au souverain pontife, il veille sur les âmes des catholiques mais exerce aussi un pouvoir temporel réel et important.
Ces curieuses loges qui prétendent détenir un secret doivent être mises au pas. Ainsi commence le long et ambivalent rapport entre deux institutions qui veulent, l'une comme l'autre, répondre au désir de transcendance et porter des valeurs dans la société humaine.
"A l'insu de beaucoup de frères, la franc-maçonnerie est une religion de substitution. Depuis trente ou quarante ans, la majorité des nouveaux viennent pour voir plus clair en eux-mêmes, chercher un sens, mais aussi revenir à un rituel de plus en plus conforme à celui du XVIIIe siècle. Même au Grand Orient de France, qui était allé très loin dans la simplification des rites, les frères sont attirés par un cérémonial très élaboré.
Il y a un lien avec la désaffection des églises catholiques, comme si elles se vidaient au profit des loges. Beaucoup de frères sont des post-catholiques : ils ont reçu une éducation religieuse qui n'est plus pour eux qu'un rite social. Et le rite qu'ils vivent intensément, c'est celui de la franc-maçonnerie ". Tel est le propos de l'historien - et dignitaire maçonnique - Roger Dachez, que nous faisons nôtre en le prolongeant ici.
La question qui irrigue en effet tout ce livre, et que le lecteur retrouvera aussi bien dans son premier chapitre qu'au hasard des citations ou des titres d'ouvrages de référence , est celle-ci : qu'est-ce qui distingue la Maçonnerie des religions ? Ou bien, si on veut la poser avec davantage de malice : qu'est-ce qui la distingue des autres religions ? Même si, pour le maçon qu'était Charles Porset, l'Art royal "ne sera jamais [une religion], ne peut pas l'être, ne l'a jamais été, [...
] ne le sera jamais - mais, tant que la Maçonnerie libérale ne sera pas dans ses textes et ses pratiques rituelles en règle avec Dieu [... ], je redoute que les charmes d'une crypto-religion ne conduisent certains maçons en mal de confession à des positions anachroniques" . Il suffit de quelques mois pour que la franc-maçonnerie, dans sa forme moderne - c'est-à-dire après 1717, et la création de la Grande Loge de Londres - dérange les institutions, en particulier religieuses.
La franc-maçonnerie provoque la méfiance des autorités civiles et religieuses. Elle aura beau envoyer des signaux de bonne volonté d'intégration dans l'ordre social, arriveront bien vite les premières bulles papales d'excommunication. Faut-il aussi rappeler que lesdites autorités civiles et religieuses sont, à l'époque, parfaitement mêlées ? Les rois règnent par la Grâce de Dieu ; quant au souverain pontife, il veille sur les âmes des catholiques mais exerce aussi un pouvoir temporel réel et important.
Ces curieuses loges qui prétendent détenir un secret doivent être mises au pas. Ainsi commence le long et ambivalent rapport entre deux institutions qui veulent, l'une comme l'autre, répondre au désir de transcendance et porter des valeurs dans la société humaine.

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