Ce livre présente les trois grandes sociétés commerciales françaises de l'Afrique noire : la Compagnie Française de l'Afrique Occidentale (C.FA.O.), la SCOA (anciennement Société Commerciale de l'Ouest Africain) et Optorg. Ces sociétés que les chroniqueurs boursiers appellent encore "comptoirs" ou "compagnies d'import-export" ont intéressé jusqu'ici surtout les historiens et les spécialistes de l'Afrique sub-saharienne et bien peu les économistes qui les considèrent généralement comme des survivances d'un temps révolu.
Entre la période où celles-ci effectuaient le commerce de traite. et aujourd'hui, où elles importent et distribuent sur leurs marchés traditionnels aussi bien des ordinateurs que de la verroterie, des textiles, des automobiles, ou des produits alimentaires, comment se sont-elles transformées au cours du temps ? Leur prédilection pour l'investissement en France dans la période récente indique-t-elle une sorte de rapatriement d'un ancien capital colonial ? Peuvent-elles devenir des sociétés de commerce extérieur ordinaires en internationalisant leur implantation ? La crise persistante dans les économies africaines, les derniers soubresauts boursiers et l'échéance européenne de 1993 placent ces sociétés devant des choix cruciaux pour leur avenir, mais dont l'éventail se révèle à l'examen relativement limité.
Au-delà de l'histoire des firmes cette étude fournit des matériaux sur une domination commerciale particulière. La structuration des marchés et le mode de monétarisation dans les économies de traite montrent une association entre activité commerciale et tutelle monétaire antérieure à la création de la zone franc. L'origine de cette intégration monétaire, son maintien depuis les indépendances politiques, ne seraient-ils pas le produit du commerce captif en plus des facteurs institutionnels que l'on souligne habituellement ? les éléments d'enquête et d'analyse que ce livre réunit apportent un éclairage nouveau sur l'héritage colonial en Afrique noire.
Ce livre présente les trois grandes sociétés commerciales françaises de l'Afrique noire : la Compagnie Française de l'Afrique Occidentale (C.FA.O.), la SCOA (anciennement Société Commerciale de l'Ouest Africain) et Optorg. Ces sociétés que les chroniqueurs boursiers appellent encore "comptoirs" ou "compagnies d'import-export" ont intéressé jusqu'ici surtout les historiens et les spécialistes de l'Afrique sub-saharienne et bien peu les économistes qui les considèrent généralement comme des survivances d'un temps révolu.
Entre la période où celles-ci effectuaient le commerce de traite. et aujourd'hui, où elles importent et distribuent sur leurs marchés traditionnels aussi bien des ordinateurs que de la verroterie, des textiles, des automobiles, ou des produits alimentaires, comment se sont-elles transformées au cours du temps ? Leur prédilection pour l'investissement en France dans la période récente indique-t-elle une sorte de rapatriement d'un ancien capital colonial ? Peuvent-elles devenir des sociétés de commerce extérieur ordinaires en internationalisant leur implantation ? La crise persistante dans les économies africaines, les derniers soubresauts boursiers et l'échéance européenne de 1993 placent ces sociétés devant des choix cruciaux pour leur avenir, mais dont l'éventail se révèle à l'examen relativement limité.
Au-delà de l'histoire des firmes cette étude fournit des matériaux sur une domination commerciale particulière. La structuration des marchés et le mode de monétarisation dans les économies de traite montrent une association entre activité commerciale et tutelle monétaire antérieure à la création de la zone franc. L'origine de cette intégration monétaire, son maintien depuis les indépendances politiques, ne seraient-ils pas le produit du commerce captif en plus des facteurs institutionnels que l'on souligne habituellement ? les éléments d'enquête et d'analyse que ce livre réunit apportent un éclairage nouveau sur l'héritage colonial en Afrique noire.