Un essai qui prend à rebours la thèse du choc des civilisations et celle du "Grand Moyen-Orient" démocratique. Dressant un tableau exhaustif des tribus et des empires dans les sociétés établies du Sahara au désert de Gobi, Mohamed Cherkaoui propose ici un essai de sociologie historique qui s'avère être une contribution fondamentale à la compréhension des rapports entre les morphologies sociales et les ordres politiques.
Grâce à l'analyse méthodique des théories de la genèse de l'Etat et de l'empire, il infirme empiriquement la plus célèbre d'entre elles qui fonde leur avènement sur les conflits entre pasteurs et agriculteurs, et s'oppose à celles expliquant tout par la religion, les types de famille, d'héritage ou de contrats. Sa conception du conflit, qui met les tribus et les empires les unes en face des autres, se révèle particulièrement robuste lorsqu'elle est confrontée aux cas historiques de la tentative de romanisation de l'Afrique de Nord, de l'impérialisme arabo-musulman - et de son insuccès relatif -, ou du déclin des Almoravides et des Almohades.
Aujourd'hui encore, la morphologie tribale des sociétés arabo-musulmanes et leur structure politique font obstacle aux tentatives des empires contemporains de les transformer en un "Grand Moyen-Orient" démocratique et libéral. On lit dans cette étude comparée une profonde méditation sur la domination impériale, dont la structure s'avère bien distincte des formes de despotisme auxquelles elle est parfois hâtivement assimilée.
La puissance tutélaire qu'exerce cette domination est source d'une double réalité contemporaine : le capitalisme n'est pas né dans ces sociétés où domine, aujourd'hui encore, un pouvoir politique absolutiste. Mohamed Cherkaoui est directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique. Comme professeur des universités, il a enseigné notamment à Sciences Po Paris, aux universités Paris IV-Sorbonne et Paris V-Descartes, aux universités de Londres, Oxford, Lausanne, Genève, Casablanca et Rabat.
Auteur d'une vingtaine d'ouvrages et de plus d'une centaine d'articles scientifiques, il est membre de l'Academia Europeae et de l'European Academy of Sociology. Ancien directeur de la Revue française de sociologie, il est aussi membre d'une dizaine de comités de rédaction de revues scientifiques internationales.
Un essai qui prend à rebours la thèse du choc des civilisations et celle du "Grand Moyen-Orient" démocratique. Dressant un tableau exhaustif des tribus et des empires dans les sociétés établies du Sahara au désert de Gobi, Mohamed Cherkaoui propose ici un essai de sociologie historique qui s'avère être une contribution fondamentale à la compréhension des rapports entre les morphologies sociales et les ordres politiques.
Grâce à l'analyse méthodique des théories de la genèse de l'Etat et de l'empire, il infirme empiriquement la plus célèbre d'entre elles qui fonde leur avènement sur les conflits entre pasteurs et agriculteurs, et s'oppose à celles expliquant tout par la religion, les types de famille, d'héritage ou de contrats. Sa conception du conflit, qui met les tribus et les empires les unes en face des autres, se révèle particulièrement robuste lorsqu'elle est confrontée aux cas historiques de la tentative de romanisation de l'Afrique de Nord, de l'impérialisme arabo-musulman - et de son insuccès relatif -, ou du déclin des Almoravides et des Almohades.
Aujourd'hui encore, la morphologie tribale des sociétés arabo-musulmanes et leur structure politique font obstacle aux tentatives des empires contemporains de les transformer en un "Grand Moyen-Orient" démocratique et libéral. On lit dans cette étude comparée une profonde méditation sur la domination impériale, dont la structure s'avère bien distincte des formes de despotisme auxquelles elle est parfois hâtivement assimilée.
La puissance tutélaire qu'exerce cette domination est source d'une double réalité contemporaine : le capitalisme n'est pas né dans ces sociétés où domine, aujourd'hui encore, un pouvoir politique absolutiste. Mohamed Cherkaoui est directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique. Comme professeur des universités, il a enseigné notamment à Sciences Po Paris, aux universités Paris IV-Sorbonne et Paris V-Descartes, aux universités de Londres, Oxford, Lausanne, Genève, Casablanca et Rabat.
Auteur d'une vingtaine d'ouvrages et de plus d'une centaine d'articles scientifiques, il est membre de l'Academia Europeae et de l'European Academy of Sociology. Ancien directeur de la Revue française de sociologie, il est aussi membre d'une dizaine de comités de rédaction de revues scientifiques internationales.