Appréhender les parcours migratoires comme le bagage culturel des personnes n'est pas toujours présenté comme une priorité du travail social. La question concerne pourtant un nombre croissant de situations rencontrées par les professionnels du champ social, médico-social et sanitaire. Or, prendre en compte cette réalité constitue un prérequis indispensable pour favoriser les interactions, notamment le passage "d'un rapport craintif à un rapport positif" à l'autre, pour reprendre une formulation d'Emmanuel Jovelin.
La prise en considération de cette thématique semble également indispensable à la compréhension de la situation de chaque personne, et donc nécessaire dès l'évaluation de sa situation sociale et économique, comme de ses vulnérabilités (que ces dernières soient liées à l'âge, à une situation de handicap ou encore à des maltraitances). Enfin, le parcours migratoire est souvent source de traumatismes importants, qu'il s'agisse de violences subies ou plus simplement d'une période de ruptures, notamment dans les relations sociales, dans les conditions de vie, ou encore sous l'angle culturel.
Pour l'ensemble de ces raisons, il apparait déterminant de penser cette dimension de l'accompagnement social et de la mettre au travail.