Fabienne Tsaï

Dernière sortie

Ca c'est Cancan !!!

" On raconte que lorsque Antoinette Zouzou naquit, elle tenait son pied à la main et qu'on aurait pu dès ce jour lui prédire la carrière de célébrité chorégraphique qu'elle embrassa avec un certain succès. Aura-t-elle créé elle-même cette légende lorsqu'il lui fallut s'inventer un passé digne de son rang de chahuteuse ? Ce qui est certain, c'est que dès son plus jeune âge Antoinette fréquenta assidûment les bals et les guinguettes en compagnie de son père qui par chance, ayant appris à jouer du violon à l'armée, parvint à se reconvertir en musicien d'orchestre à son retour de la guerre. [...] La première fois qu'elle se rendit au bal, c'était au bal de la rue de Paradis. Le lieu n'excédait pas les trente à trente-cinq mètres carrés. Il s'agissait d'un débit de vin que le propriétaire renommait pompeusement "bal" le mardi soir. On poussait les tables pour faire place à la danse et Paul, l'unique musicien chargé de contenter les "pieds qui r'muent", s'installait sur un tabouret, dans l'armoire massive dont on avait ôté les deux portes afin de ne pas empiéter sur le peu d'espace réservé aux danseurs... " Antoinette Zouzou aime arpenter les rues de son Paris du XIXe siècle qui la conduisent de guinguettes en bals publics où elle laisse exploser sa révolte contre l'injustice et l'inégalité sociale en dansant un cancan irrévérencieux et endiablé. Au travers de l'évolution de cette danse et des lieux où on la pratiquait, nous assistons à la transformation sociale, industrielle et urbanistique de Paris qui s'opéra tout au long de ce siècle durant lequel on a dansé comme jamais dans l'histoire de cette ville.
" On raconte que lorsque Antoinette Zouzou naquit, elle tenait son pied à la main et qu'on aurait pu dès ce jour lui prédire la carrière de célébrité chorégraphique qu'elle embrassa avec un certain succès. Aura-t-elle créé elle-même cette légende lorsqu'il lui fallut s'inventer un passé digne de son rang de chahuteuse ? Ce qui est certain, c'est que dès son plus jeune âge Antoinette fréquenta assidûment les bals et les guinguettes en compagnie de son père qui par chance, ayant appris à jouer du violon à l'armée, parvint à se reconvertir en musicien d'orchestre à son retour de la guerre. [...] La première fois qu'elle se rendit au bal, c'était au bal de la rue de Paradis. Le lieu n'excédait pas les trente à trente-cinq mètres carrés. Il s'agissait d'un débit de vin que le propriétaire renommait pompeusement "bal" le mardi soir. On poussait les tables pour faire place à la danse et Paul, l'unique musicien chargé de contenter les "pieds qui r'muent", s'installait sur un tabouret, dans l'armoire massive dont on avait ôté les deux portes afin de ne pas empiéter sur le peu d'espace réservé aux danseurs... " Antoinette Zouzou aime arpenter les rues de son Paris du XIXe siècle qui la conduisent de guinguettes en bals publics où elle laisse exploser sa révolte contre l'injustice et l'inégalité sociale en dansant un cancan irrévérencieux et endiablé. Au travers de l'évolution de cette danse et des lieux où on la pratiquait, nous assistons à la transformation sociale, industrielle et urbanistique de Paris qui s'opéra tout au long de ce siècle durant lequel on a dansé comme jamais dans l'histoire de cette ville.

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