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Nous célébrons cette année le trentième anniversaire de la discrète sortie, à Milan, de ce monument inusable qu'est Le Cheval rouge, désormais traduit dans une dizaine de langues, et que l'on a qualifié à juste titre de Guerre et Paix transalpin. Mais l'oeuvre d'Eugenio Corti (né en 1921 en Lombardie) se révèle, au fil du temps, d'une richesse et d'une profondeur exceptionnelles, qu'il s'agisse de ses chroniques de la Deuxième Guerre mondiale (La plupart ne reviendront pas, Les derniers soldats du roi), de ses "récits en images" (Caton l'Ancien, La Terre des Guaranis, L'Ile Paradis) ou de sa pièce intitulée Procès et mort de Staline.
Avec ce nouveau livre, on découvre un Corti passionné par le Moyen Age en tant que paradigme de la civilisation chrétienne. En nous racontant l'histoire de la bienheureuse Angelina di Marsciano (1377-1435), lointaine aïeule de sa propre épouse, Eugenio Corti témoigne à sa façon de la Transcendance de Dieu et de la Beauté présente en toute chose, par-delà les vicissitudes humaines. Cette histoire partiellement imaginaire se conclut par un étonnant dialogue où la sainte apparaît à l'auteur en rêve et lui rappelle l'importance de la Sainte Vierge et de son message salvifique.
Rien de ce que nous dit Corti n'est accessoire ou anecdotique : dans chacun des quinze brefs récits (écrits au cours de ces quarante dernières années) de la seconde partie de cet ouvrage, il y a matière à réfléchir (sur les barbaries communiste et nazie, sur notre époque, sur les valeurs chrétiennes, sur l'"alpinité", sur l'archange saint Michel...) avec le plus grand profit. En somme, on retrouve ici in nuce la plupart des thèmes chers à ce témoin capital qu'est Eugenio Corti.
