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Il était une fois un roi qui ne pensait qu'à se battre. Il avait sous ses ordres une armée remplie de soldats et des ingénieurs militaires occupés à inventer de nouvelles armes toujours plus performantes. Mais d'ennemis, il n'avait point. Il fit alors porter une lettre à son voisin le plus proche, contenant une série de gros mots et d'insultes assez moches qu'il lui réservait, et se posta avec ses troupes derrière les créneaux de son château.
Mais son courrier ne provoqua aucune réaction. Désespéré de ne trouver personne à affronter, il se résigna à payer des brigands pour l'attaquer. Mais les mercenaires, quand ils virent tout l'attirail du roi, repartirent chez eux sans livrer bataille. Il eut enfin l'idée de génie : il allait se déclarer la guerre à lui-même ! Branle-bas de combat ! Vous l'aurez deviné : cette histoire finira mal...
Dedieu...Sinon rien!
Une nouvelle fois, Dedieu s’exprime avec brio dans cette courte parabole où l’humour féroce tutoie l’absurde.
De son style ramassé et cependant extrêmement soigné, il nous brosse le portrait d’un roi à la fois ridicule et pathétique,
assoiffé de violence, son seul désir résidant dans le fait de faire la guerre.
Son intention est étayée par un graphisme comme toujours très efficace, à la dominante de noir et blanc, renforcé néanmoins par des touches de jaune ou de rouge, relatives à la couronne du sieur, ou au sang versé par celui-ci…
La chute est, d’une certaine façon, logique et morale, et, je le confirme, sans Dedieu, la littérature jeunesse ne serait pas aussi riche, ni pertinente et inspirée.