Un bout du monde

Mon cœur bat encore au souvenir de ce roman bouillonnant de vie de générosité, d'espoir, alors qu'il aborde cependant des sujets actuels et difficiles. Mais Célia Garino est une virtuose de l'écriture, j'avais beaucoup aimé son roman précédent, et je retrouve dans celui-ci sa verve naturelle, sa plume pittoresque, et son amour des gens, quels qu'ils soient. Et ce sont des vies abîmées, ou inadaptées, ou toutes en quête d'un avenir meilleur, qui vont se croiser, se confronter, se rapprocher, dans ce « Bout du monde », que la propriétaire, qui elle-même n'est pas exempt de fêlures, a su rendre bienveillant, familial, chaleureux. On ne peut pas ne pas tomber sous le charme de l'histoire, des personnages, du lieu aussi, que la plume sensuelle et précise de l'auteure rend tangible, on sent la bonne odeur des épices qui plane dans la cuisine, tout comme on imagine parfaitement la maison, les rires et les larmes qui secouent ses occupants, le grand jardin qui lui sert d'écrin et de protection. Ouvrir ce livre, c'est accéder à un monde plein d'humanité, de tolérance, et d'émotions réconfortantes. Et ça fait du bien par les temps qui courent...