Au cœur de l'Asie, plus loin de la mer qu'aucune autre région du globe, le Turkestan oriental fait aujourd'hui partie de la Chine. Sous le nom de Sinkiang - ou Xinjiang : nouveau territoire -, il en est la plus grande province. Forteresse gardée par des déserts et des montagnes redoutables, ce pays reculé fascine depuis deux mille ans les explorateurs les plus téméraires : Chang Chien, Marco Polo, Sven Hedin. Au tournant du siècle, il fut le théâtre d'une extraordinaire course au trésor archéologique, qui révéla les vestiges de la civilisation bouddhique sérindienne. Il fut aussi un enjeu convoité des empires russe, britannique et chinois pour la suprématie politique en Asie centrale. Le Turkestan égrène ses chapelets d'oasis au pied des montagnes, là où les eaux de fonte rencontrent la chaleur du désert. Pendant près de seize siècles, ils ont guidé la plus ardue des voies d'échange de l'histoire, une route si longue qu'elle reliait la Chine à la Méditerranée sans qu'elles se connaissent : la Route de la Soie. Terre de passage à l'histoire tourmentée, balayée par les hordes conquérantes de Genghis Khan et de Tamerlan, par le flux et le reflux de cultures et de religions rivales, le Turkestan reste une mosaïque d'ethnies Oulgours, Kazakhs, Kirghizs, Tadjiks, Uzbeks - unies par une langue, le turk, et une religion, l'islam. Depuis 1984, Kevin Kling explore le Turkestan chinois. Ses photographies peignent les contrastes de ce monde démesuré : de l'immobilité des déserts les plus minéraux de la planète aux tourbillons animaux et humains de Kashgar et Kucha, cités de légende ; de l'ocre des dunes du Gobi et du Taklamakan au bleu des glaces du Pamir et des Montagnes Célestes ; des yourtes nomades et des chameaux bactriens perdus dans les pastels de la steppe aux vertes allées de peupliers des oasis irriguées ; des visages de l'occident aryen à ceux de l'Asie orientale. Témoignages de la rudesse ou de la douceur d'une existence que rythment encore le trot de l'âne et le galop du cheval, tableaux de traditions médiévales et d'arts de vivre oubliés, les images lointaines qu'elle nous dévoile content un fabuleux voyage dans le temps.
Au cœur de l'Asie, plus loin de la mer qu'aucune autre région du globe, le Turkestan oriental fait aujourd'hui partie de la Chine. Sous le nom de Sinkiang - ou Xinjiang : nouveau territoire -, il en est la plus grande province. Forteresse gardée par des déserts et des montagnes redoutables, ce pays reculé fascine depuis deux mille ans les explorateurs les plus téméraires : Chang Chien, Marco Polo, Sven Hedin. Au tournant du siècle, il fut le théâtre d'une extraordinaire course au trésor archéologique, qui révéla les vestiges de la civilisation bouddhique sérindienne. Il fut aussi un enjeu convoité des empires russe, britannique et chinois pour la suprématie politique en Asie centrale. Le Turkestan égrène ses chapelets d'oasis au pied des montagnes, là où les eaux de fonte rencontrent la chaleur du désert. Pendant près de seize siècles, ils ont guidé la plus ardue des voies d'échange de l'histoire, une route si longue qu'elle reliait la Chine à la Méditerranée sans qu'elles se connaissent : la Route de la Soie. Terre de passage à l'histoire tourmentée, balayée par les hordes conquérantes de Genghis Khan et de Tamerlan, par le flux et le reflux de cultures et de religions rivales, le Turkestan reste une mosaïque d'ethnies Oulgours, Kazakhs, Kirghizs, Tadjiks, Uzbeks - unies par une langue, le turk, et une religion, l'islam. Depuis 1984, Kevin Kling explore le Turkestan chinois. Ses photographies peignent les contrastes de ce monde démesuré : de l'immobilité des déserts les plus minéraux de la planète aux tourbillons animaux et humains de Kashgar et Kucha, cités de légende ; de l'ocre des dunes du Gobi et du Taklamakan au bleu des glaces du Pamir et des Montagnes Célestes ; des yourtes nomades et des chameaux bactriens perdus dans les pastels de la steppe aux vertes allées de peupliers des oasis irriguées ; des visages de l'occident aryen à ceux de l'Asie orientale. Témoignages de la rudesse ou de la douceur d'une existence que rythment encore le trot de l'âne et le galop du cheval, tableaux de traditions médiévales et d'arts de vivre oubliés, les images lointaines qu'elle nous dévoile content un fabuleux voyage dans le temps.