Trouver un livre qui fait du bien n’est pas si facile. La plupart des romans tournent autour de sujets graves, pesants, terrifiants parce que oui, lire juste une intrigue où rien de méchant ne se déroule, cela peut vite être ennuyeux. Le bonheur, la joie de vivre, le plaisir ne sont pas forcément très vendeurs.
Pour autant, je pense que trop regarder la noirceur de ce monde ne peut qu’être nocif. Vivre dans un environnement toxique l’est tout autant. Il faut donc trouver la force, le courage de partir, s’en donner les moyens. Anaïs Vanel l’a fait et dans son roman autobiographique
(mais pas que), elle nous donne énormément.
Parce qu’elle n’en pouvait plus, parce que c’était devenu une évidence, presque une question de survie, elle est partie d’un monde trop surfait, trop surestimer pour se reconnecter à ses rêves d’enfants, à une couleur (le bleu), à un monde plus tangible, plus véridique, palpable, plus simple…
Son texte se découpe en quatre parties, en suivant le rythme des saisons.
Anaïs reconquiert le temps, celui qui passe, mais sans tout écraser sur sa route comme celui qui est lié au stress du toujours plus vite, toujours plus fort. Là, on respire, on sent, on prend la mesure des choses, on les touche, on les vit. Parfois, on replonge dans le passé pour y retrouver des racines qu’on avait oubliées, caché sous des tonnes de devoirs que l’on pensait incontournables. Ces coups d’œil dans le rétroviseur font que l’on s’enracine dans ses choix. Cela fait sens.
Je me suis forcée à ne pas dévorer ce livre pour mieux le savourer et faire mienne cette expérience qui me parle vraiment et profondément car elle s’inscrit dans un désir commun avec ma moitié. Tout quitter, Anaïs Vanel l’a fait. Nous, on y songe et comme elle, on attend juste le déclic qui viendra car pour aujourd’hui, c’est impossible, mais demain ? On attend la vague et Anaïs est bon professeur, guide et amie. Elle a trouvé ce qu’elle cherchait, notre quête est différente, mais pas si éloignée.
Un livre qui fait du bien, qui conforte et réconforte.
Un livre à picorer encore et encore.
Quand tout plaquer est possible...
Tout quitter est l’histoire d’une vie, celle d’Anaïs Vanel qui a tout plaqué du jour au lendemain pour vivre enfin sa vie et se reconnecter à son soi intérieur, à son corps mais surtout et avant tout pour se reconnecter à la nature et ne faire qu’un afin de coexister.
En effet, Anaïs a quitté sa vie mondaine parisienne d’éditrice pour vivre complétement autre chose mais surtout pour vivre sa vie à fond, de prendre enfin le temps, de faire attention à ce qui nous entoure, de profiter des petites choses au quotidien mais aussi pour ne plus courir après le temps et de le prendre.
Anaïs a tout quitté pour écrire et surfer.
A travers ce roman, ce récit, Anaïs nous écrit de manière intime. L’écriture est fluide et plaisante. Les phrases sont courtes mais sont très poétiques et remplies de sensibilité. On ressent beaucoup d’émotions, de sensations. C’est d’une justesse et d’une authenticité à vous couper le souffle le temps d’un instant. Elle retranscrit ses souvenirs avec le cœur léger mais gonflé de plaisir. En effet, elle prend plaisir à nous raconter son histoire, sa vie pour que nous aussi de notre côté on ait le déclic de changer de vie, de route pour profiter véritablement de cette vie.