La Théorie des sentiments moraux (1759, dernière édition augmentée en 1790) est l'œuvre fondamentale d'Adam Smith, l'un des penseurs éminents des Lumières britanniques. Une lecture qui paraîtra sans aucun doute décisive à quiconque s'intéresse au projet d'une science empiriste de la morale, ainsi qu'à la philosophie du lien social élaborée par celui que l'on considère souvent comme le fondateur de l'économie politique libérale.
Ce projet d'une science de la morale s'inscrit avant tout dans le cadre de ce que l'on peut nommer la tradition des sentiments moraux. Remaniant des questions et des problèmes énoncés, formulés dans la première moitié du XVIIIe siècle par des auteurs comme Shaftesbury, Butler, Hutcheson ou Hume, l'auteur de la Théorie construit une philosophie morale originale, centrée sur le concept de " spectateur impartial ". Plus largement, Smith forme le projet ambitieux de concilier l'enseignement moral du christianisme, prônant la sensibilité et l'amour d'autrui, avec le stoïcisme, entendu comme morale de la maîtrise de soi.
La Théorie propose également une philosophie du lien social, nourrie de diverses traditions de philosophie politique que Smith réinterprète à sa façon ; par exemple, la tradition du droit naturel, ou encore le républicanisme de Cicéron. Ces réinterprétations ne font d'ailleurs que souligner plus amplement la singularité de la pensée smithienne. La place et la fonction qu'il donne aux conséquences inattendues dans la constitution de la société en sont un exemple parmi d'autres, qu'il désigne par l'expression célèbre de " main invisible ". En interrogeant la nature du lien social, la Théorie sert de fondement aux réflexions ultérieures, que ce soit dans le domaine économique avec l'Enquête sur la richesse des nations, ou encore dans le domaine juridique avec les Leçons sur la jurisprudence.
La présente traduction, par son parti pris de littéralité, s'attache à rendre au mieux la précision des analyses de la Théorie des sentiments moraux. L'appareil critique, développé, s'efforce d'éclairer les rapports de ce texte avec les travaux lus et étudiés par Smith ; mais il propose également de multiples renvois aux autres textes de l'œuvre smithienne.
La Théorie des sentiments moraux (1759, dernière édition augmentée en 1790) est l'œuvre fondamentale d'Adam Smith, l'un des penseurs éminents des Lumières britanniques. Une lecture qui paraîtra sans aucun doute décisive à quiconque s'intéresse au projet d'une science empiriste de la morale, ainsi qu'à la philosophie du lien social élaborée par celui que l'on considère souvent comme le fondateur de l'économie politique libérale.
Ce projet d'une science de la morale s'inscrit avant tout dans le cadre de ce que l'on peut nommer la tradition des sentiments moraux. Remaniant des questions et des problèmes énoncés, formulés dans la première moitié du XVIIIe siècle par des auteurs comme Shaftesbury, Butler, Hutcheson ou Hume, l'auteur de la Théorie construit une philosophie morale originale, centrée sur le concept de " spectateur impartial ". Plus largement, Smith forme le projet ambitieux de concilier l'enseignement moral du christianisme, prônant la sensibilité et l'amour d'autrui, avec le stoïcisme, entendu comme morale de la maîtrise de soi.
La Théorie propose également une philosophie du lien social, nourrie de diverses traditions de philosophie politique que Smith réinterprète à sa façon ; par exemple, la tradition du droit naturel, ou encore le républicanisme de Cicéron. Ces réinterprétations ne font d'ailleurs que souligner plus amplement la singularité de la pensée smithienne. La place et la fonction qu'il donne aux conséquences inattendues dans la constitution de la société en sont un exemple parmi d'autres, qu'il désigne par l'expression célèbre de " main invisible ". En interrogeant la nature du lien social, la Théorie sert de fondement aux réflexions ultérieures, que ce soit dans le domaine économique avec l'Enquête sur la richesse des nations, ou encore dans le domaine juridique avec les Leçons sur la jurisprudence.
La présente traduction, par son parti pris de littéralité, s'attache à rendre au mieux la précision des analyses de la Théorie des sentiments moraux. L'appareil critique, développé, s'efforce d'éclairer les rapports de ce texte avec les travaux lus et étudiés par Smith ; mais il propose également de multiples renvois aux autres textes de l'œuvre smithienne.