Si c'était à refaire

Au crépuscule d'une vie dilapidée dans le respect de vaines et parfois injustes convenances, cette majestueuse quinquagénaire se réveillait à la vie avant le gong final et se mettait à vibrer de plus belle, déterminée à arracher sa part de bonheur ! Elle était la synthèse de la mère vouée à faire le bonheur de ceux qui ont la chance d'être aimés d'elle, au détriment de la chair qu'elle ne se préoccupait pas d'exalter...
Déchirée entre sa conscience et son désir de vivre sa vigueur encore intacte, elle baignait dans la confusion. Ce fruit arrivé à maturité, en chute libre de l'arbre du temps, rattrapé au vol par un facétieux hasard juste avant qu'il n'aille s'écraser au sol et finisse en terreau, se rebiffait. Finir ainsi, avant d'avoir atteint sa plénitude, aurait été une cruelle farce du destin. Comme tout fruit mûr, elle exhalait un enivrant parfum et laissait une agréable saveur en bouche...
un arrière-goût d'inachevé, d'inassouvi, que celui qui aura l'heur d'apprécier recherchera toujours dans chaque bouchée de vie.