En cours de chargement...
Arsenal modèle de Louis XIV, Rochefort fut au XVIIIe siècle une base navale qui reçut la mission originale d’assurer pour la France le ravitaillement de ses possessions coloniales dans le monde atlantique (Nouvelle-France, Caraïbe, Guyane et comptoirs africains). Avec la fin du monopole de la Compagnie des Indes, l’aire de cette logistique d’Etat s’étendit même un temps aux Mascareignes. Véritable «porte des colonies», Rochefort fut le lieu de concrétisation de la politique coloniale de la France au siècle des Lumières.
Pour se faire, la Marine mobilisa navires, infrastructures portuaires et réseaux d’approvisionnement, selon un processus d’une modernité confondante. Avec cet éclairage sur son «Service des colonies», Rochefort est désormais l’un des arsenaux français les mieux connus. Dans le domaine de l’économie, l’étude donne un aperçu supplémentaire des retombées économiques – directes ou indirectes – que les activités des villes-arsenaux produisirent dans la France préindustrielle.
«Ville nouvelle» depuis la création de l’arsenal, Rochefort fut aussi une ville ouverte, plus habituées que les autres arsenaux aux ambiances exotiques grâce à ses relations privilégiées avec les colonies. La réalité des intérieurs rochefortais et l’existence de «familles atlantique» témoignent ainsi de la porosité qui exista entre l’arsenal et son environnement urbain. A partir d’un corpus documentaire peu ou pas exploité, cet ouvrage livre au lecteur une nouvelle facette de la villearsenal, autant qu’il éclaire l’aspect formateur des activités d’une marine de guerre dans l’administration moderne de l’Etat.