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EN 1933, la classe ouvrière allemande subit une terrible défaite aux mains des nazis. Nombre de socialistes et de communistes sont alors enferméEs dans des camps de concentration ou assassinas. Ses syndicats ayant été détruits et ses partis écrasés, la classe ouvrière souffre d'une baisse généralisée de revenu, de privation, d'une semaine de travail allongée, de répression et d'atomisation sociale.
Comment reconstruire le mouvement ouvrier et reprendre l'offensive ? C'est à cette question que s'adresse ce texte écrit en exil au lendemain de la victoire nazie. Plus généralement, comment expliquer que, malgré la dégradation de ses conditions d'existence, malgré les actes cyniques et insupportables des pouvoirs en place, malgré l'état effroyable du monde, la masse de la population — et, en premier lieu, les travailleurs et les travailleuses — ne se mobilise pas pour mettre fin au système qui les exploite ? En 1934, Wilhelm Reich est exclu du Parti communiste allemand qui n'avait pas accepté le succès du mouvement Sexpol qu'il animait.
Fuyant l'Allemagne nazie, rejeté par les psychanalystes en raison de son militantisme révolutionnaire, il interpelle les communistes de toute obédience : la vie psychologique réelle des humains ne se joue-t-elle pas sur un autre plan que le croient les adeptes de la révolution sociale ? Il leur demande : qu'est-ce que la conscience de classe en ce qui concerne le commun des mortels ? Peut-être ne faut-il pas chercher dans la faiblesse de cette conscience de classe la cause unique, voire la cause principale, de l'apparente passivité de la grande masse de la population ! Cette question est toujours brûlante d'actualité.