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À découvrir
J’avais beaucoup apprécié ma lecture du Soleil des Scorta et donc assez envie de découvrir un autre titre de l’auteur. Les matchs de la rentrée littéraire de Price Minister m’ont offert cette occasion avec Pour seul cortège. J'avoue ne pas avoir particulièrement lu la 4e de couverture avant de me plonger dedans.
Ce qui surprend toujours quand on ouvre un livre de Gaudé, c'est le style, qui ne ressemble à rien d'autre. J'avais eu la même sensation dans ma précédente lecture d'un vrai souffle épique, comme le dit la 4e de couv' à juste titre cette fois. Gaudé a indéniablement
une plume, une maîtrise du verbe et de la phrase. Pourtant, à feuilleter comme ça le livre, on pourrait être rebuté : un petit aspect "gros pavé sans paragraphe, à la Proust" qui inquiète. Mais Gaudé sait utiliser magnifiquement le style indirect libre dans la narration. Et il emporte le lecteur, aussi réticent qu'il soit.
Plusieurs voix s'emmêlent, ce qui est assez déstabilisant à l'entrée du roman : celle d'Alexandre, au début ; celle de Dryptéis, femme de son ami Hephaistion, qui le suivra jusqu'à la mort ; celle des différents généraux qui s'entredéchirent à sa mort, sans attendre la fin des funérailles. La polyphonie, une fois qu'on si habitue, est créatrice d'émotions et possède une grande puissance évocatrice de la nature humaine profonde.
Une vraie opposition se construit dans le récit entre l'empire qui assiste aux derniers jours d'Alexandre, le long cortège digne d'hommes qui défile à son chevet et celui des pleureuses qui va s'étioler rapidement sur le chemin vers sa Grèce natale, confronté aux ambitions humaines, ne pouvant compter que sur quelques irréductibles pour le mener là où il souhaite être réellement, en accord avec ce qu'il a été toute sa vie : un homme de décision, de courage, téméraire, un homme curieux et avide de découverte. De même, la seule voix féminine du roman, celle de Dryptéis, digne, même dans la douleur, adoucit passablement cette orgie de sang et de soif de pouvoir, comme une bulle d'espoir pour le monde à venir.
Quant à l'histoire elle-même me direz-vous ? C'est peut être là que ça pêche. Alexandre le Grand est un monstre mythique auquel il faut oser s'attaquer. Ma curiosité aura été suffisamment piquée pour que je me plonge sur Internet pour faire quelques recherches sur ce grand homme. Mais que retirer de cette lecture ? Je ne sais pas pas trop. J'ai plus l'impression d'avoir lu un poème sur une grande figure de l'Histoire . Des confins de l'Asie jusqu'à la Grèce, en passant par l’Égypte, c'est un véritable voyage onirique qui nous est proposé. On adhère ou pas, je pense qu'il n'y a pas de demi-mesure.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2012/11/pour-seul-cortege-laurent-gaude.html
Ce récit du périple d'Alexandre est enchanteur, il rend rêveur et c'est un vrai bonheur de lecture. Laurent Gaudé nous propose un cheminement enchanteur qui se poursuit d'ailleurs sur un mode plus onirique au fil du récit. Une belle œuvre à ne pas manquer.
Grâce à une écriture précise et fluide, Laurent Gaudé reconstitue la figure d'Alexandre, la transcende, l'apprivoise. Une oeuvre grandiose où se côtoient guerriers, reines et peuple des morts. Une fresque atypique et sauvage, faite de rencontres, d'ambitions et de désillusions...
Un récit digne des grands monarques qui érige l'écriture en oeuvre intemporelle et vivante, grave et énigmatique. Un récit captivant pour un beau coup de coeur !
http://art-enciel.over-blog.com/article-pour-seul-cortege-de-laurent-gaude-117813389.html
Sublime ! Il n'y a pas d'autres mots. J'ai été littéralement envoûtée par ce récit très fort, par ces voix qui m'ont rappelé le roman Cris. Ici la forme polyphonique fait émerger le mythe d'Alexandre Le Grand, connu pour son énergie, son exubérance.
Le dévouement de ses hommes est parfaitement retranscrit dans un récit qui fait la part belle aux conflits de succession qui ont ensanglanté les terres macédoniennes autour de -323 av JC. Mais ici c'est un chant que l'on entend, un poème à la gloire d'Alexandre chanté par ceux qui l'ont suivi jusqu'au bout et par celle qui aurait
dû être son ennemie mais qui lui rend un dernier hommage vibrant.
Laurent Gaudé se documentant sur la vie d'Alexandre Le Grand avoue être tombé sur cet épisode du cortège mené de Babylone en Macédoine puis repris par Ptolémée et emmené en terre égyptienne, par hasard. Autour de ce moment il retrace l'enjeu politique de la mort d'Alexandre mais, loin du documentaire, en fait une épopée qui mêle fiction et réalité historique. La force du récit est de tenir le lecteur en haleine, ainsi avec l'hommage d'Ericléops auquel je ne m'attendais pas du tout et que j'ai trouvé tellement juste et bien amené.
La voix des morts se mêle à celle des vivants. Alexandre vit encore par la volonté de son entourage, ivre de gloire comme il l'a toujours été, par ce qu'il a fait d'eux : des frères d'armes à qui il a fait connaitre des contrées que jamais ils n'auraient soupçonnées. Dryptéis, elle, est encore en vie et voit cela comme un signe, de même que Tarkilias qui fait d'elle un témoin de la dernière chevauchée. ce dernier passage est absolument sublime : "les cavaliers du dernier souffle".
Le style est ample, travaillé. La langue est belle et épouse parfaitement le sujet.Devant nos yeux se déploient les grands espaces et le souffle d'Alexandre. On ne pouvait pas parler de ce personnage mythique sans employer les ressorts d'une grande épopée.
J'ai lu de nombreuses critiques négatives de ce roman . Je crois qu'il faut y entrer sans l'appréhension du documentaire ou du énième récit sur Alexandre. Ce n'est rien de cela.Et à l'heure où on déplore chez nos auteurs un style pauvre,il y a urgence à lire de tel romans ...
Alexandre danse. Il est le maître du monde, au sommet de sa gloire. Et pourtant dans quelques heures, Alexandre Le Grand ne sera plus...
II règne sur l'empire le plus vaste jamais conquis. Il a vaincu la plus grande armée du monde antique : l'armée Perse. Il a fait de Persepolis, un champ de ruines et étendu son pouvoir jusqu'aux rives du Gange. Cet homme, si puissant, danse : ivre, lors d'un banquet en son honneur. Sa cour est là, à le regarder : admirative et envieuse de sa beauté, de sa grâce et de sa puissance.
Il flotte comme porté par l'alcool et le vertige de la danse. Et
soudain, une douleur l'abat en plein vol. Alexandre s'effondre d'un coup. Il ne se relèvera plus. On le transporte dans sa chambre. Son médecin lui conseille le repos. Il demande qu'on aille chercher Dryptéïs, la fille de Darius, son ennemi Perse vaincu. Quelle est la raison de cette requête ? Qu'a-t-il à lui dire ? Et pourquoi fait-on aussi venir Sisygambis, la pythie ? Commence alors son dernier combat contre un ennemi intérieur invisible. Mais tous semblent se résigner à l'impensable : Alexandre va mourir.
Dès l'annonce de sa mort, les Généraux se partagent l'Empire. Des clans se forment. Le palais est le théâtre de coups bas et de chausses trappes. Une bataille s'annonce pour la dépouille et l'héritage d'Alexandre ...au propre comme au figuré. Le corps part alors rejoindre les siens en Macédoine. Un incroyable cortège se met en route pour un voyage de plusieurs mois, afin d'accompagner le roi jusqu'à sa dernière demeure....
Laurent Gaudé a choisi Alexandre Le Grand comme sujet de son nouvel opus. Et une fois encore, il nous enchante avec une histoire de fin du monde. Il nous rend témoin de ces quelques heures qui précèdent et suivent un désastre, un basculement, une catastrophe. Destins croisés d'un homme puissant foudroyé en pleine jeunesse avec celui d'une femme à qui il a tout pris, mais qui lui est mystérieusement attachée. Ils auraient pu s'aimer mais encore fallait-il qu'ils se le disent.
Il y a quelque chose d'addictif dans l'écriture de Laurent Gaudé. Son style inimitable fait chaque fois son oeuvre. Il apporte plaisir, jubilation et émerveillement au détour de chaque page. Quel est donc son secret ? D'où vient cet capacité d'envoûtement du lecteur ? Pour seul cortège est à la fois un roman épique, plein de batailles et de complots, mais aussi un drame intime, dans le huis clos des palais.
Ce roman n'atteint peut-être pas le sublime de son chef d'œuvre Ouragan, publié il y a deux ans, mais il procure un immense plaisir. Un plaisir à savourer sans modération.
http://www.lesdouzecoupsdeminuit.blogspot.fr/
Laurent Gaudé n’est pas un inconnu pour moi, ayant déjà lu quelques uns de ses romans. A chaque fois, je me laisse emporter par son écriture.
Dans ce roman, l’auteur s’attaque à Alexandre, au seuil de sa vie. Imaginez, en plein banquet, l’empereur s’écroule. Une fois le moment de stupeur passé, la politique et la stratégie reprennent le dessus. Alexandre n’est pas encore mort que la guerre pour sa succession est latente.
Mais, avant de s’affronter ouvertement, il faut attendre l’inhumation et un certain protocole. C’est tout le cœur du récit de Laurent Gaudé.
L’histoire nous est contée à plusieurs voix : Dryptéis (fille d’un des ennemis d’Alexandre), Ericleops et Alexandre.
Dans ce roman, la métaphysique se marie à l’Histoire : les morts parlent aux vivants (les sauvent parfois même), les vivants parlent aux morts.
La description des paysages est faite magnifiquement (j’avais l’impression d’être réellement au bord du Nil et qu’il y faisait chaud). Néanmoins, à la différence de ses autres romans, je n’ai pas été aussi transportée que d’habitude. L’écriture est toujours aussi belle mais pour moi il manquait le petit plus.
Laurent Gaudé nous livre ici un roman étrange, dérangeant qui met en scène des hommes vivants et les âmes des morts ; les uns communiquant avec les autres. L’âme la plus importante du récit est celle d’Alexandre le Grand qui, dans la mort, guidera une poignée de ses fervents serviteurs vers un destin tragique. L’être vivant qui a la place la plus importante dans ce récit est Dryptéis, fille de Darius, roi des perses, vaincu par Alexandre et qui lui sera, cependant, toujours fidèle. Ce récit relate les toutes dernières heures de vie du conquérant, les batailles pour le pouvoir,
la constitution du cortège censé traversé tout le royaume afin que chaque sujet puisse se recueillir devant sa dépouille. Ce roman est fait d’espoir, de doutes, de trahison, de sang, de mort et de vie.
Roman magnifique qui vaut vraiment la peine d'être lu, empli de poésie.
En conclusion : sublime
Dès les premières lignes, nous voilà projetés dans l'intimité des derniers moments d'un homme devenu mythe, Alexandre le Grand.
Au fil des pages sa voix se mêle à deux autres voix pour nous raconter l'extraordinaire épopée du cortège de celui qui fut un temps le maître du monde mais qui fut aussi un homme, un fils, un compagnon d'armes.
Laurent Gaudé nous avait habitué à mieux, les chevauchées sont parfois longues...on attendait un miracle littéraire qui n'arrive pas, à lire cependant rien que pour le style !
Cheminer, marcher, aller vers son destin, sa mort, un ami, un ennemi...
Ce livre est d'une beauté, d'une douceur, d'une violence qui se mêlent, il est à la fois foisonnant et calme, agité et confiné.
C'est une véritable prouesse que réalise Laurent Gaudé en mélant des voix et des chemins pluriels pour les mener tous vers le même point.
Et pour servir ce récit, une merveille d'écriture, des mots choisis et des phrases ciselées pour le plaisir du lecteur qui en voudrait davantage.
Je n'ai pas aimé ce roman, car la manière dont Laurent Gaudé nous fait entrer dans les personnages, notamment Alexandre est caricaturale!
Très decavant de la part de Laurent Gaudé, que j'avais adoré par ailleurs!
Dans ce roman, il est question d'Alexandre le Grand, l'un des plus grands conquérants de l'Histoire. Les premières pages laissent entrevoir le fait que ce ne sont pas les années de conquêtes et de gloire qui ont intéressé l'auteur, mais une période nettement plus emprunte de symboles, une période qui laisse place aux envolées lyriques et fictives de l'auteur, celle des derniers jours d'Alexandre et de sa mort. Laurent Gaudé, nous parle au travers des voix d'Alexandre et de Dryptéis. Si le premier apparaît logiquement comme l'un des narrateurs de l'histoire, cela n'en est rien pour Dryptéis, femme dont on ne sait rien et que l'on va découvrir tout au long du livre. La magnificence de l'âme est une idée forte de ce roman, celle par laquelle l'auteur passe pour nous raconter son histoire. Le lecteur peut ainsi, au fur et à mesure, comprendre toute la force qui lie ces deux personnages, celle que l'auteur se plait à penser supérieure à la mort. Avec « Pour seul cortège », j'ai retrouvé le style épique de Laurent Gaudé, celui qui m'avait tant plu lors de ma lecture de « La mort su roi Tsongor ». Laurent Gaudé m'a permis d'être transporté dans un autre temps, celui des mythes et des légendes. Rien ne sert de savoir quels sont les éléments qui relèvent de la réalité et ceux qui appartiennent à la fiction, il faut se laisser bercer par le style fluide et poétique de Laurent Gaudé, et ainsi apprécier ce livre pour ce qu'il est, un poignant hommage de l'auteur pour un personnage charismatique de l'histoire antique.
Alexandre le Grand est mort. Vive Alexandre qui permet à l’auteur d’écrire un roman sublime sur la succession du conquérant. D’une écriture lyrique, il nous dépeint l’affrontement des prétendants au trône et l'épopée de ceux qui tentent de conserver la dignité de l’Empire.
Au cœur du palais, on vibre des tensions entre les clans. Dans le cortège mortuaire qui accompagne la dépouille de l'empereur à travers les déserts, on fredonne avec les pleureuses les chants funéraires qui rythment leur marche. Et sur le front des batailles, l'odeur de la peur et l'adrénaline des
combats nous exalte.
Laurent Gaudé nous immerge ainsi dans un décor grandiose où tous les sens du lecteur sont mobilisés. Et par-delà les siècles qui nous séparent, cette histoire résonne encore juste aujourd’hui.
Je n'avais pas envie d'aimer ce roman. Je pensais avoir déjà lu de très bons ouvrages de Laurent Gaudé et que celui-ci serait moins bien, que tout le monde l'encensait pour cette rentrée littéraire uniquement pour son auteur.
Et bien je me suis trompée, ce roman est vraiment très bien et il mérite largement tous les bons échos que j'en ai eus.
Alexandre a gagné de nombreuses batailles, a étendu son empire, est aimé et respecté des habitants des 27 villes qu'il a fait construire.
Au jour de sa mort, une guerre fraticide va ensanglanter son empire, le cortège funèbre qui l'emporte
vers sa dernière demeure va même être attaqué.
Accompagné par Dryptéis, la veuve d'Héphaistion, frère d'Alexandre et par les 5 cavaliers du dernier souffle Alexandre arrivera t-il à réaliser le voeu d'atteindre le Gange ?
Ce roman se lit d'un trait, le côté barbare est équilibré par la douceur de la figure de Dryptéis. Le tableau final est époustouflant, je chevauchais moi-même dans la plaine face aux armées de Chandragupta sous une pluie de safran.
C'est THE roman historique de la rentrée littéraire 2012 !
J’ai commencé ce roman avec un peu d’appréhension. De Laurent Gaudé je n’avais lu jusqu’ici que "La porte des enfers" qui ne m’avait pas totalement convaincu, et puis je ne suis pas une adepte des romans historiques, alors un roman traitant de l’antiquité et d’Alexandre le Grand avait de quoi m’effrayer.
Mais peu importe si vous n’êtes pas féru d’histoire comme moi, Laurent Gaudé ne laisse pas le lecteur inculte sans repères et l’aspect historique n’est finalement qu’un prétexte pour dresser de splendides portraits. Dryptéis, surtout dans son rôle de mère,
est un personnage qui m’a marqué et hanté bien après avoir refermé la dernière page du livre, même si je n’ai pas toujours compris ses choix, son dévouement à ces hommes qui lui ont finalement tout pris, son pays, sa famille. J’ai eu un peu plus de mal avec les passages mettant en scène les personnages masculins : on brûle, on assassine, on décapite à tour de bras…
L’écriture est superbe, mais peut-être trop travaillée, le style bride un peu l’émotion et maintient souvent le lecteur à distance. Encore une fois donc, même si j'ai apprécié cette lecture, je n'ai pas été totalement séduite par l'univers de Laurent Gaudé.
Valeur sûre confirmée par ce nouvel opus de Laurent Gaudé, souffle antique à l'image des pièces dramatiques grecques ou des auteurs français de tragédie comme Corneille ou Racine mais re visité par un écrivain moderne et en prose.
D'Alexandre Le Grand, on connaissait l'ambition, les conquètes et les passions comme la rage et ses travers violents, Laurent Gaudé tente et réussit la gageure de nous faire vivre ses dernières pensées lors de son agonie et la période de transition entre celle-ci, son trépas et même ses pensées post mortem. Ce sont aussi les périples et les sacrifices
de Drypteis, mère d'un des enfants d'Alexandre, du sacrifice d'Ericleops, ami fidèle d'Alexandre dans son projet de conquérir l'Inde, des guerres de succession de ses amis généraux à sa mort, du cortège accompagnant le corps d'Alexandre à sa dernière demeure, du ravissement de son corps et pour finir en une guerre fantasmagorique.
Jamais les personnages n'ont été si bien creusés dans leur profil psychologique, les images de la douleur aussi bien rendus, des paysages de l'Hindus, de la Perse ou de la Macédoine décrit. Sens de l'honneur, du devoir, splendeur du récit romanesque, du récit épique, tout est rendu parfaitement. Tout le livre est une splendeur, la fin est digne d'un film avec le combat des derniers fidèles d'Alexandre ; Tarkilias, Moxyartés, Aristonos, Af Ashra, Nactaba, le cavalier sans tête d'Ericleops et avec la vision de Drypteis ; sacrifice des derniers fidèles d'Alexandre en forme d'hommage postume sur ce qui aurait du être l'ultime victoire de leur ami contre l'armée indienne.
Livre lu d'une traite, d'un souffle tant je me suis senti porté par ce récit.
J'a commencé ce livre et je n'ai pas pu le lâcher!
je m’attendais à lire un énième livre historique (que j'aime lire donc aucun a priori) et j'ai été surprise par la tournure mystique, onirique prise par le récit.
Une belle lecture.
Je recommande vivement.
On ne compte pas les ouvrages qui porte sur Alexandre le Grand car c'est un personnage historique qui fascine siècle après siècle. Ce qui est plus rare, c'est l'angle d'attaque choisi par Laurent Gaudé pour son roman : la fin de cet homme hors du commun.
On en est encore à trouver des traces de son héritage car sans sa formidable destinée, certainement que le monde d'aujourd'hui serait encore différent. Je vous assure que je ne pars pas dans mes délires d'historienne, mais que je m'appuie sur mes souvenirs d'anciennes autres lectures très sérieuses sur le sujet.
Bref, pour en revenir
au roman de Laurent Gaudé, on va avoir aussi l'immense plaisir de découvrir un personnage féminin : Dryptéis (fille de Darius). L'époque n'est pourtant très tendre avec les femmes (sauf quelques-unes), aussi j'ai pris grand plaisir à la voir ainsi mise en lumière. Elle va exaucer son voeux le plus cher et c'est juste magnifique.
"Pour seul cortège" est un livre où l'on se perd avec bonheur. On ne sait plus très bien où est l'Histoire, ce qui est reconstitué, ce qui tient de la légende et c'est très bien ainsi car tout n'en parait que plus plausible. La réalité défiant très largement la fiction comme chacun le sait déjà.
Cet ouvrage tient du récit que l'on pourrait se raconter l'hiver, tous blottis au coin du feu. Laurent Gaudé est un conteur hors catégorie car on s'y croirait. On sent les parfums, on distingue les tensions, on touche ce qui n'est plus et pourtant si réel à travers ces mots toujours bien choisis.
Je regrette d'avoir lu un peu trop vite ce livre, il mérite que l'on s'y attarde davantage. C'est une des perles de cette rentrée littéraire 2012 à mon sens.
Tarkilias, Dryptéis, Ericléops, Af Ashra, Ptolémée, Aristonos, Alexandre dont l'épithète (le Grand) n'est jamais prononcé... à ces noms chargés d'histoire, je frémis. Dès les premières pages un souffle chaud - chargé du sable soulevé par les conquêtes, des exhalaisons lourdes des orgies, et du safran jeté chaque matin par les prêtres pour apaiser les dieux - m'emporte.
On parcourt l'Empire de Babylone jusqu'aux confins de l'Indus, au rythme lent des pleureuses ou trépidant des cavaliers, bercés par un cortège de voix entremêlées qui accompagnent et content la fin d'Alexandre
et de l'Empire. Le corps & l'âme d'Alexandre passent de cortège en cortège, du catafalque somptueux à l'urne de terre cuite.
La voix de toute beauté de Dryptéis, empreinte de douceur maternelle et de lucidité proche de la prophétie, fait contrepoint aux voix guerrières s'entredéchirant pour la succession de l'Empire. L'élégante et musicale écriture de Laurent Gaudé module l'épique, et rend un hommage vibrant aux "cavaliers du dernier souffle" - d'Alexandre - et à leurs guides, Ericléops et Dryptéis.
L'Empire est semé, on entre dans l'éternité et dans le légendaire par la grâce de l'écriture - la dimension historique classique & factuelle ne compte plus.
Le talent de l'auteur de La Mort du Roi Tsongor ne se dément pas. Je suis conquise.
Plus qu'à la figure historique, c'est au mythe d'Alexandre Le Grand que s'attaque Laurent Gaudé. Il le dit d'ailleurs lui-même : « Alexandre n’est pas une figure de nos livres d’histoire, il est bien plus que cela : c’est un mythe, c’est-à-dire une force vivante qui m’intrigue, m’habite, et se déploie dans mon imaginaire. » S'il s'appuie sur l'Histoire, il n'hésite pas grâce à son écriture magnifique à dérouter quelque peu son lecteur en lui proposant un chant à plusieurs voix : celle d'Alexandre qui parle au-delà de la mort, celle d'Ericléops, l'ami fidèle et celle de Dryptéis. « Pour seul cortège » est un véritable envoutement qui vous plonge dans l'Antiquité, un conte dans lequel se mêle le sang, la violence et les odeurs de safran. Merveilleuse légende pleine d'humanité, et de don de soi. Un livre dont l'on ressort plein de sérénité.
Laurent Gaudé nous conte avec merveille les derniers jours d'Alexandre Le Grand, mais surtout les mois qui suivront sa disparition.
Sur fond de guerre pour la nouvelle répartition de l'Empire, nous suivons quelques hommes et femmes qui accompagneront le catalfaque vers sa dernière demeure.
Par la voix, en alternance, de Dryptéïs, d'Ericléops et d'Alexandre, l'Histoire avance à petits pas pour se teinter doucement de fantastique, ou plutôt de mystiscisme.
Un conte enchanteur...
Alexandre le Grand se meurt. Tous ses généraux sont à son chevet. Dryptéis, fille de Darius et veuve d’ Héphaistion, est rappelée pour aller chercher sa mère grande pythie afin de connaître le sort de l’empereur. Alexandre le Grand est mort…. Il n’est pas enterré que ses fidèles généraux se déchirent le royaume. Elle décide alors de suivre le convoi mortuaire qui doit parcourir l’empire parmi les pleureuses.
Laurent raconte l’épopée qui suivit la mort d’Alexandre le Grand. Nous pleurons avec Dryptéis lorsqu’elle doit abandonner son fils pour mieux le sauver.
Nous la suivons avec les pleureuses accompagnant le convoi funéraire à travers tout l’empire. Nous avons peur lorsque le convoi est attaqué par des soldats. Auparavant, nous avons supplié Alexandre de ne pas mourir sans avoir reçu son fidèle Ericléops revenant au galop du lointain orient……
Les fidèles ne seront pas ceux à qui l’on peut penser de prime abord. Ils ne sont pas du premier cercle mais participeront, au péril de leurs vies, à la grandeur d’Alexandre.
Laurent Gaudé sait nous envoûter, nous embarquer dans ses histoires. La construction, en petit paragraphes et la lisibilité font que l’on passe d’Ericléops à Alexandre en passant par Dryptéis avec une très grande facilité sans que cela nuise à la compréhension.
Nous passons de l’histoire à la légende. Que nous ayons de l’empathie pour Alexandre le sanguinaire, que nous ne puissions démêler la vérité historique de la fiction ne me hérissent pas tant la légende est bien contée. La fin est à l’unisson du reste : splendide.
Laurent Gaudé a su faire parler les âmes d’Alexandre, Dryptéis, Ericléops… pour un livre magnifique. Un coup de cœur pour moi.
Merci Entrée Livre et les Editions Actes Sud pour ce splendide présent.
Nous connaissons tous la vie d'Alexandre le Grand, l'immensité de son Empire conquis suite à de mémorables batailles mais qu'en est-il de ses derniers instants? De sa mort et de son cortège funéraire?
Laurent Gaudé a choisi un sujet vraiment original et grâce à l'élégance de son style, à la puissance des mots intelligemment choisis, nous participons à ce moment d'Histoire et de Légende mettant en scène, outre Alexandre, Ericleops son messager, Dryptéis, Ptolémée, Perdiccas.
Passionnant roman où le destin de ces personnages est loin de nous laisser indifférents. Une fin grandiose
et terrible, un superbe moment de lecture !!!
Laurent Gaude, dans ce nouvel opus, nous embarque à Babylone. Alexandre Le Grand donne un banquet. Des douleurs dans la poitrine viennent le perturber dans cette fête ; et il s'écroule.
Après l'espoir d'une guérison, tous doivent se rendre à l'évidence, Alexandre va mourir. Qu'adviendra-t-il de l'empire, des proches d'Alexandre, qui lui succédera ? La guerre va-t-elle éclater ? Qui se réclamera de l'héritage d'Alexandre ? Les rivalités et batailles vont faire rage.
Au travers des voix d'Alexandre, de Drypteis, reine déchue et belle soeur d'Alexandre, et d'Ericleops, son fidèle
"lieutenant", nous partons pour le long voyage entrepris par l'ame du souverain... Au delà de la mort, Alexandre continuera à manipuler les destins.
Avec "Pour seul cortège", Laurent Gaude nous entraîne dans un conte, chaud du souffle du désert, ou les ocres côtoient le safran, l'or et le lin.
Oublions le rationnel, l'ensemble est teinte de sacrifice, de dignité, de noblesse, de pardon, d'abnégation et de liberté parfois.
Le talent de conteur de Laurent Gaudé n'est plus à prouver et quand il choisit un thème comme l'agonie d'Alexandre Le Grand, le roman ne peut être que grandiose.
Le récit commence par le mélange de trois voix, celle d'Alexandre terrassé par une fièvre subite, celle d'Ericléops envoyé comme messager en Inde et celle de Dryptéis, la vaincue perse retirée du monde avec son fils.
On envoie chercher Dryptéis et la vieille Sisygambis pour connaître les chances de survie de l'agonisant puis très vite les rivalités des compagnons se déchaînent pour la succession.
"Tout se fissure
dans l'Empire. Les reines meurent dans la fange, les nouveau-nés sont étouffés. On déchire les alliances et aiguise les fers."
Olympias, la mère d'Auguste lui avait demandé "À qui appartiens-tu Alexandre?" et cette question le hantait. Lors de son cortège funéraire, nombreux sont ceux qui voudront son corps : sa mère en Macédoine, Ptolémée comme enjeu politique en Basse Égypte ou selon le désir d'Alexandre vers l'Est ou encore sur les champs de bataille de l'Inde où plane toujours une odeur de défaite.
En mêlant systématiquement les voix, celles des vivants et des âmes, l'auteur évoque la passion de la conquête, le courage et la dévotion de certains de ses compagnons, la fidélité des vaincus comme celle de Dryptéis, le risque du pouvoir.
Toutes les scènes sont spectaculaires comme celles du défilé devant l'agonisant, le trajet du cortège funéraire avec les trente pleureuses des sept empires d'Alexandre ou la dernière chevauchée vers les armées de l'Inde.
"Le Gange...On dit que les hommes ici le vénèrent au point de vouloir mourir dans ses eaux pour flotter lentement dans l'éternité."
Les personnages sont fascinants avec la noblesse de Dryptéis, le courage d'Ericléops ou la sagesse finale d'Alexandre ou de Tarkilias.
Pendant toute la lecture, je fus emportée dans un autre siècle, un autre monde grâce à la richesse de cette histoire contée dans un style magique si particulier à l'auteur.
Commencer mes lectures de la rentrée littéraire par le roman de Laurent Gaudé me semblait une évidence, mais je craignais un peu l'aspect historique, cette Antiquité lointaine à la fois dans le temps, dans l'espace, dans les mentalités... Pourtant, ces voix entrecroisées m'ont dès le début guidée et ravie, dans tous les sens du terme. Tout d'abord apparaît Alexandre, qui sent la maladie s'attaquer à lui, au cours d'un festin. Puis Dryptéis, jeune mère réfugiée dans un monastère, d'où elle sera contrainte de partir. D'autres voix, dont l'une plus mystérieuse, les rejoignent
ensuite et tissent une épopée à travers plusieurs pays, une quête épique qui sera le dernier voyage d'Alexandre.
Ce roman est un coup de cœur pour moi, à la fois pour la langue très poétique, l'approche spiralaire des personnages et les évocations, couleurs, sons, odeurs... Finalement, la réalité historique importe peu, c'est d'un mythe tragique qu'il est question ici, de situations et de personnages hors du commun, en particulier Dryptéis aux pas de laquelle je me suis attachée... Ce roman est un hymne à l'humanité dans une époque qui était pourtant particulièrement impitoyable.
Il ne faut que quelques pages de ce roman pour s'imprégner de la force et la fureur d'Alexandre le Grand, maître sanguinaire d'un royaume à son image, qui vit ses dernières heures fiévreuses entouré de ses fidèles compagnons.
Laurent Gaudé nous arrache alors à l'Histoire pour nous plonger dans la Légende. Les voix nous guident et nous traversons des contrées déchirées par la passion des hommes pour le pouvoir et le sang.
Nos pas s'attachent à ceux de Dryptéis, la voix terrible d'Alexandre résonne vers une dernière folle chevauchée où la fidélité et l'amour libèrent
les âmes et donnent toute sa puissançe au Mythe.
Ce texte possède une force épique mais aussi un rythme qui emporte le lecteur de la première à la dernière page.
C'est un véritable coup au Cœur.
Pas vraiment amateur de roman historique, j'ai abordé "Pour seul cortège" , le nouveau roman de Laurent Gaudé avec la même réticence dans laquelle je m'étais plongé l'an dernier dans "Le domaine des murmures" de Carole Martinez.
Ici, nous sommes en -323 avant JC. Alexandre le Grand n'en finit pas d'agrandir son empire. Après un banquet bien arrosé, une forte douleur abdominale le contraint à rester coucher jusqu'à sa mort quelques jours plus tard. Ce sont ces jours et les mois qui suivent qui nous sont narrés.
Mais Laurent Gaudé n'a pas voulu écrire un récit historique et même
si les événements décrits sont historiquement exacts, le roman prend assez vite une direction toute autre. Il transporte ses personnages dans la légende, les transformant en figures mythiques, donnant au récit un caractère totalement épique.
Profitant de cette image incroyable du corps d'Alexandre transporté dans un cercueil doré à travers tout l'empire et accompagné d'une centaine de pleureuses, Laurent Gaudé transforme cet empereur dominateur et sanguinaire en héros légendaire, aidé en cela par les derniers fidèles de ce conquérant qui iront jusqu'en Inde porter le dernier souffle du tyran à un roi encore insoumis. Il y ajoute une figure féminine, Dryptéis, femme de son ex bras droit dont le père était le roi Darius son pire ennemi. Elle abandonnera son enfant et fera sacrifice de sa vie pour accompagner la dépouille jusqu'à son ultime demeure.
Beau projet de roman, écriture parfaite, narration impeccable. Techniquement, y'a rien à dire, c'est de la belle ouvrage. Seulement, pour moi, aucune émotion ne se dégage de ce récit. Alexandre, tout grand empereur qu'il fut, reste un personnage impitoyable, obsédé de pouvoir, de conquêtes et ses fidèles des sbires, inféodés à ce guerrier jusqu'à l'absurde. Quant à la figure féminine, si elle apporte un peu de douceur dans ce monde de brutes, elle est restée à mes yeux une disciple un peu hallucinée et dont les aspirations m'ont complètement échappé. Je n'ai pas réussi à comprendre pourquoi elle avait une telle adoration pour cet homme cruel à qui elle ne devait que des malheurs. Figure féminine, figure sacrificielle ? Pas tout à fait le genre d'héroïne qui me fasse rêver ! ( Rien à voir avec l'Esclarmonde du "Domaine des murmures" qui m'avait totalement emporté l'an passé.)
Ici, dans "Pour seul cortège", je suis resté en marge, épaté par le talent d'écriture de Laurent Gaudé mais lecteur dépité devant cette mythification un rien précieuse d'un personnage historique peu sympathique.
Quelle fin!
Ce roman de Laurent Gaudé, comme la plupart de ses textes, est merveilleusement bien écrit, on s'y croirait! Ici l'auteur nous raconte la mort d'Alexandre le Grand et des luttes intestines que vont se livrer ses anciens compagnons de conquête. Mais même après sa mort , le grand héros est encore présent et va guider Dryptéis, la fille de Darius afin de finir comme il l'a voulu, libre dans un territoire qu'il n'a pas conquis de son vivant. c'est beau, onirique et on dévore cette histoire très vite! Brillant.