C'était le temps des brouillards ; dès Octobre, il s'établissait sur la ville, comblant le vide des rues et des places, voilant les collines, amortissant les bruits, emprisonnant les êtres ; il avait son odeur et sa saveur. Grâce à lui la nuit se prolongeait jusqu'au milieu du matin ; au début de l'après-midi seulement, l'univers vaporeux, pour une heure s'éclairait ; un rayon fugitif tombait sur les squares, ou le bronze des statues luisait de sueur froide, et sur les fleuves coulant vers d'invisibles horizons de lumière... Jean REVERZY
C'était le temps des brouillards ; dès Octobre, il s'établissait sur la ville, comblant le vide des rues et des places, voilant les collines, amortissant les bruits, emprisonnant les êtres ; il avait son odeur et sa saveur. Grâce à lui la nuit se prolongeait jusqu'au milieu du matin ; au début de l'après-midi seulement, l'univers vaporeux, pour une heure s'éclairait ; un rayon fugitif tombait sur les squares, ou le bronze des statues luisait de sueur froide, et sur les fleuves coulant vers d'invisibles horizons de lumière... Jean REVERZY