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Le diagnostic est que l’Église catholique est très malade après la politique de deux papes, Jean-Paul II
et Benoît XVI, qui ont tenté et tentent de la « restaurer » dans le sens le plus traditionnel (rigorisme
constamment réaffirmé en matière morale, « discipline » ecclésiastique renforcées, traditionalisme
liturgique…). Tout cela aboutit aux affaires retentissantes de début 2009 : réhabilitation d’un évêque
négationniste, évêque condamnant l’avortement d’une petite fille, pape condamnant le préservatif…Un
peu plus tard, éclate le scandale des prêtres pédophiles.
L’Église catholique est affectée d’une crise
sans précédent en Europe : absence de prêtres, départ des fidèles…
Küng pense qu’un système romain – de puissance, de fermeture, d’arrogance – a fait son temps. Il
critique le juridisme, le cléricalisme, la méfiance envers la sexualité humaine, le système de
gouvernement médiéval, la mentalité de croisade, le refus de toute réforme, le mépris de la science
aujourd’hui comme hier, le refus de la démocratie – réservée aux autres –, le goût de l’autoritarisme
et du secret, la haine du moderne, l’autocélébration et l’autoconservation internes qui se refusent à
toute autocritique digne de ce nom, etc.
Il propose également toute une série de remèdes (qu’on peut
déduire de sa critique) pour « guérir » l’Église catholique : des réformes fondées sur l’Évangile, et non
pour faire plaisir à l’esprit du temps (accusation récurrente contre Küng).