Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
"Je n'aurai plus jamais faim, me suis-je dit. Il était sept heures du soir et j'avais faim. Sur la table de la cuisine, contre le mur, le gâteau aux...
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"Je n'aurai plus jamais faim, me suis-je dit. Il était sept heures du soir et j'avais faim. Sur la table de la cuisine, contre le mur, le gâteau aux noix rayonnait. La cuisine était dans l'ombre, le chocolat glacé brillait. Une roue noire piquetée de demi-noix parfaites, blanches, absolument pas tachées de chocolat. Je lui ai dit adieu pour toujours. J'avais treize ans et fini de grandir. Je ne grandirai plus, m'étais-je dit. Je ne mangerai plus que le minimum. Ce qu'il faut pour durer. Cela faisait comme un champ d'exploration immense, la découverte d'un territoire sauvage et secret. Je n'avais aucun secret."
Nouk est anorexique. C'est ainsi qu'on nomme sa maladie. Mais la souffrance, comment la nommer ? Le plus grave, c'est peut-être le plaisir inavouable d'être la plus forte, et de mentir, mentir, mentir, jusqu'au vertige. Un jour, Nouk est enfermée dans une clinique où l'on s'applique, méthodiquement, à la casser. La jeune fille semble se soumettre. Mais elle reste indomptée. Si elle guérit, ce sera par d'autres voies.
Avec ce roman pur et violent, Geneviève Brisac obéit à une seule exigence : celle de dire la vérité, quoi qu'il en coûte.
Geneviève Brisac a écrit deux autres romans, Les Filles et Madame Placard, un essai sur Flannery O'Connor et des livres pour les enfants. Elle collabore aux pages littéraires du Monde.