Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Maurice Barrès " tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change " demeure un drôle de pistolet : anarchiste à vingt ans, antidreyfusien à trente,...
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Maurice Barrès " tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change " demeure un drôle de pistolet : anarchiste à vingt ans, antidreyfusien à trente, traditionaliste, patriote lorrain, grand lecteur de Pascal..., la seule voleur à laquelle il ne dérogera pas reste l'ironie.
Le temps n'est plus de convoquer Barrès au tribunal de l'histoire, mais de redécouvrir un grand écrivain déchiré entre la passion nationale, le désir de servir et la solitude de l'écriture. Conspué, hué, sommé de s'expliquer de tous côtés, l'homme Barrès verra aussi son œuvre pillée... Certains pourtant ont reconnu l'héritage : Aragon, mais surtout Montherlant et Mauriac lui restèrent fidèles ; enfin, l'antidestin de Malraux est barrésien, comme l'est Le premier homme d'Albert Camus.
De Barrès, on ne croit savoir que deux choses, son antisémitisme et son attachement à l'Action française : deux allégations qui demandent correction, comme le montre Sarah Vajda dans une biographie exceptionnelle d'intelligence, qui sait replacer les débats d'idées de l'époque avec clarté et nous faire découvrir l'un des écrivains majeurs de ce siècle.