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"Pour celui qui écrit, le méchant est d’abord fonctionnel. Il joue souvent un rôle dans l’intrigue, ne serait-ce que parce qu’il s’oppose au héros qui se laisse terrasser par le dragon ou qui fait ses preuves en l’éliminant. Servant de faire-valoir à tel ou tel personnage, le méchant apparaît comme un contrepoint esthétique, il est la tache sombre qui rend la lumière plus éclatante. Et parfois, l’obscur absorbe si bien le clair que le "gentil" s’efface au profit de la brute et du truand.
On en déduit bien entendu que, sur les plans éthiques et idéologiques, la présence du méchant est nécessaire à l’épiphanie de la bonté. Pas de Bien sans Mal. Et inversement, pas de Mal sans Bien. C’est donc l’effet produit sur le lecteur qui s’avère essentiel : le méchant atterre, le méchant terrorise, le méchant scandalise, le méchant dégoûte, le méchant obsède, le méchant fascine, le méchant séduit.
En un mot, le méchant ne laisse pas indifférent. A bon méchant, gros public donc. Mais, la méchanceté en littérature n’a pas pour seule vertu d’être racoleuse : la méchanceté est tout bonnement bouleversante . Elle force à réfléchir autant sur les autres que sur soi. Elle provoque des réactions intenses, des commotions, qui engendrent des remises en cause. En fin de compte, elle interroge sur la nature de l’homme".
40 "méchants" personnages issus de la littérature mondiale, de la Folcoche de Bazin au cannibale gastronome Hannibal Lecter, de Voldemort à la Merteuil des Liaisons dangereuses , du Caligula de Camus à l’affreux couple Macbeth… Pour chacun, une fiche d’identité : qui les a créé, quand, quelle transposition dans les arts ou au cinéma ? Leur place dans l’oeuvre , suivie autant que de besoin d’une rubrique concise "Sa vie ses crimes" et un extrait "Ecoutons-le parler", qui servira de bulle pour l’illustration.
L'ensemble est agrémenté de 20 illustrations inédites d'Olivier Tallec.