Les rêves de guerre

Par : François Médéline

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  • Nombre de pages327
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.436 kg
  • Dimensions14,0 cm × 22,5 cm × 2,5 cm
  • ISBN978-2-35887-070-2
  • EAN9782358870702
  • Date de parution05/05/2014
  • ÉditeurLa Manufacture de livres

Résumé

J'aurais pu le buter, premièrement pour être arrivé dans ma télé, deuxièmement pour avoir parlé de la maman comme ça, troisièmement pour qu'il me jure sur sa putain de supériorité mentale que c'était faux, quatrièmement pour avoir parlé de la maman comme ça, cinquièmement pour avoir le nom du passeur, le Suisse, là, qu'elle suçait le soir, sixièmement parce qu'il avait une sale gueule et puait l'alcool, septièmement au cas où quelqu'un d'autre que moi ait reconnu la maman, huitièmement pour le flinguer, parce qu'il serait juste qu'il crève, et y'a pas de lois pour le dire, c'est la justice, la vraie, celle qui n'est jamais rendue ici bas.
Il a toussé, la fille lui a caressé le dos. Il a repris sa respiration. Sur les rives du lac Léman, Michel Molina, flanqué de son collègue l'inspecteur Grubin, navigue entre seconds couteaux illuminés, membres du grand banditisme et politiques taiseux près de cette gigantesque masse d'eau prisonnière des montagnes... Manipulations, résilience, sexe, pouvoir, honneur : la petite histoire va percuter la grande.
De Mauthausen, son bordel, aux routes froides de Savoie, entre enquête policière et mise en abyme, Les rêves de guerre nous questionnent sur le sens de l'écriture et sur les mécanismes qui conduisent des hommes à prendre la vie des autres.
J'aurais pu le buter, premièrement pour être arrivé dans ma télé, deuxièmement pour avoir parlé de la maman comme ça, troisièmement pour qu'il me jure sur sa putain de supériorité mentale que c'était faux, quatrièmement pour avoir parlé de la maman comme ça, cinquièmement pour avoir le nom du passeur, le Suisse, là, qu'elle suçait le soir, sixièmement parce qu'il avait une sale gueule et puait l'alcool, septièmement au cas où quelqu'un d'autre que moi ait reconnu la maman, huitièmement pour le flinguer, parce qu'il serait juste qu'il crève, et y'a pas de lois pour le dire, c'est la justice, la vraie, celle qui n'est jamais rendue ici bas.
Il a toussé, la fille lui a caressé le dos. Il a repris sa respiration. Sur les rives du lac Léman, Michel Molina, flanqué de son collègue l'inspecteur Grubin, navigue entre seconds couteaux illuminés, membres du grand banditisme et politiques taiseux près de cette gigantesque masse d'eau prisonnière des montagnes... Manipulations, résilience, sexe, pouvoir, honneur : la petite histoire va percuter la grande.
De Mauthausen, son bordel, aux routes froides de Savoie, entre enquête policière et mise en abyme, Les rêves de guerre nous questionnent sur le sens de l'écriture et sur les mécanismes qui conduisent des hommes à prendre la vie des autres.

Avis des lecteurs
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4.5/5
sur 2 notes dont 2 avis lecteurs
Rêves ou cauchemars ?
Ben Wallace est mort assassiné en 1969. En 1989 c’est au tour de son frère Paul de se faire assassiner. Parmi les points communs entre ces affaires : Michel Molina, flic (et ce n’est pas le moindre de ses défauts) et ami d’enfance de Ben, Jean Métral, l’assassin présumé des deux frères, Lyse, l’ancienne petite amie… d’un peu tout le monde, le grand frère de Michel qui est devenu mafieux, la famille Mercier, les mécènes politico-immobiliers de la région… Molina avait presque tiré un trait sur son passé, sur la mort de Ben quand un corbeau vient le lui étaler à la figure comme un mauvais rêve : coupures de presse, cassette vidéo... Il reprend le sentier de la (sa) guerre, retourne sur les lieux hautement hantés de son passé. Il le fait avec difficulté, en mélangeant dans son récit les bribes du passé et celles du présent (Médéline mélange allégrement le passé et l’imparfait, le premier étant souvent prétexte à raconter le passé et le second le présent…), car même celles du présent sont éparses, noyées dans celles du passé, dans les joints et dans les mauvais trips psychologiques. Et puis il y a aussi Mauthausen, 1944, les camps et l’indicible pourtant dit avec un ton et un style qui puent la vérité crue tellement ce qu’il y a à dire est rance et atroce. Et qui pourtant renvoie à Molina et à sa mère, dans un grand cri d’amour. C’est aussi un livre qui parle de l’acquis et de l’inné, de l’atavisme et de la fatalité. Il est des livres qui se méritent ET qui se dégustent, qui demandent une attention particulière ET qui se savourent quand même, qui ne supportent pas le survol ET qui vous rendent différent une fois que vous l’avez refermé même si vous voudriez qu’il ne se refermât jamais. « Les rêves de guerre » fait partie de ces livres dont vous savez dès les premières lignes, dès les premières phrases, dès les premiers mots qu’il va vous prendre par les tripes et ne plus vous lâcher. Qu’il va vous mener exactement là où l’auteur l’a décidé même si c’est un chemin parsemé d’embûches, raide et rocailleux. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement à cause de l’histoire mais aussi à cause ou grâce au style de l’auteur. Pour peu que, comme c’est le cas ici, le style et l’histoire s’accordent et soient à ce point en harmonie… et c’est le bonheur. Un bonheur qu’il faut certes aller chercher en acceptant d’avancer à travers cette écriture âpre, acérée et touffue comme un bosquet de ronces mais dont pourtant les phrases sonnent si juste. Il faut accepter aussi de se perdre parfois un peu dans les multiples références à cette période et à cette année 1989 que Médéline distille au fil des pages, toujours avec justesse. Il y a énormément de choses dans les rêves de François Médéline, un peu comme dans une pochette surprise mais qui vous péterai au visage et au cœur, qui vous retournerai de l’intérieur pour vous laisser un peu hagard, pantelant, haletant, vous demandant comment l’auteur a pu vous amener jusque-là avec autant de talent. Il y a dans ce livre tous les fantasmes, toute la folie, toute la culture et tout le talent de François Médéline et ce n’est pas peu dire qu’il dispose de tout en grande quantité et qualité. Il y a aussi un vrai risque stylistique pris par l’auteur. Le pari est en tout cas pour ma part réussi. Christophe Laurent le dit admirablement bien dans sa chronique que je vous ordonne d’aller lire : « François Médéline, auteur qui connaît ses classiques, créé le chaos. A la fois pour ses personnages, forcés de régler la facture de décennies de mensonges ou de non-dits, mais c'est le chaos aussi chez le lecteur, bousculé, heurté, par un style qui prend des risques, qui se permet 30 pages sur une émission télévisée fictive. L'auteur interroge d'ailleurs parfaitement la littérature et son rôle dans la société. Il interroge aussi le pouvoir des mots. Leur limite. Alors d'accord, c'est du roman noir, avec des personnages à mourir, des scènes de France profonde, un macchabé, des embrouilles immobilières, la pègre... mais il y a surtout une immense douleur, cette bile, cette acidité, qui revient des profondeurs de l'être pour noyer les fausses harmonies du quotidien. Médéline donne de belles choses à lire. » Il y a encore la chronique d’Encore du Noir qui cite une référence évidente mais un extrait vaut mieux qu’un long discours (je vous intime aussi d’aller lire la chronique) : « Dans une très chabrolienne petite ville tranquille des bords du Léman écrasée par le poids d’un morne hiver, de non-dits et de petits arrangements soigneusement dissimulés, Médéline, avec Molina, se plaît à faire jaillir les vérités pas bonnes à dire et à éclabousser l’hypocrite et méprisante petite bourgeoisie de province. » Il y aussi la chronique de Velda. Mais je ne peux pas passer mon temps à citer tout le monde. Vous devez aussi la lire. Allez-y (lire le livre, hein, parce que les chroniques c’est bien mais le livre c’est mille fois mieux) ! C’est le choc de ces dernières années pour moi, mes yeux et mon petit cœur pas si bien accroché(s) que cela. Et ne venez pas dire que vous n’avez pas été prévenu.
Ben Wallace est mort assassiné en 1969. En 1989 c’est au tour de son frère Paul de se faire assassiner. Parmi les points communs entre ces affaires : Michel Molina, flic (et ce n’est pas le moindre de ses défauts) et ami d’enfance de Ben, Jean Métral, l’assassin présumé des deux frères, Lyse, l’ancienne petite amie… d’un peu tout le monde, le grand frère de Michel qui est devenu mafieux, la famille Mercier, les mécènes politico-immobiliers de la région… Molina avait presque tiré un trait sur son passé, sur la mort de Ben quand un corbeau vient le lui étaler à la figure comme un mauvais rêve : coupures de presse, cassette vidéo... Il reprend le sentier de la (sa) guerre, retourne sur les lieux hautement hantés de son passé. Il le fait avec difficulté, en mélangeant dans son récit les bribes du passé et celles du présent (Médéline mélange allégrement le passé et l’imparfait, le premier étant souvent prétexte à raconter le passé et le second le présent…), car même celles du présent sont éparses, noyées dans celles du passé, dans les joints et dans les mauvais trips psychologiques. Et puis il y a aussi Mauthausen, 1944, les camps et l’indicible pourtant dit avec un ton et un style qui puent la vérité crue tellement ce qu’il y a à dire est rance et atroce. Et qui pourtant renvoie à Molina et à sa mère, dans un grand cri d’amour. C’est aussi un livre qui parle de l’acquis et de l’inné, de l’atavisme et de la fatalité. Il est des livres qui se méritent ET qui se dégustent, qui demandent une attention particulière ET qui se savourent quand même, qui ne supportent pas le survol ET qui vous rendent différent une fois que vous l’avez refermé même si vous voudriez qu’il ne se refermât jamais. « Les rêves de guerre » fait partie de ces livres dont vous savez dès les premières lignes, dès les premières phrases, dès les premiers mots qu’il va vous prendre par les tripes et ne plus vous lâcher. Qu’il va vous mener exactement là où l’auteur l’a décidé même si c’est un chemin parsemé d’embûches, raide et rocailleux. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement à cause de l’histoire mais aussi à cause ou grâce au style de l’auteur. Pour peu que, comme c’est le cas ici, le style et l’histoire s’accordent et soient à ce point en harmonie… et c’est le bonheur. Un bonheur qu’il faut certes aller chercher en acceptant d’avancer à travers cette écriture âpre, acérée et touffue comme un bosquet de ronces mais dont pourtant les phrases sonnent si juste. Il faut accepter aussi de se perdre parfois un peu dans les multiples références à cette période et à cette année 1989 que Médéline distille au fil des pages, toujours avec justesse. Il y a énormément de choses dans les rêves de François Médéline, un peu comme dans une pochette surprise mais qui vous péterai au visage et au cœur, qui vous retournerai de l’intérieur pour vous laisser un peu hagard, pantelant, haletant, vous demandant comment l’auteur a pu vous amener jusque-là avec autant de talent. Il y a dans ce livre tous les fantasmes, toute la folie, toute la culture et tout le talent de François Médéline et ce n’est pas peu dire qu’il dispose de tout en grande quantité et qualité. Il y a aussi un vrai risque stylistique pris par l’auteur. Le pari est en tout cas pour ma part réussi. Christophe Laurent le dit admirablement bien dans sa chronique que je vous ordonne d’aller lire : « François Médéline, auteur qui connaît ses classiques, créé le chaos. A la fois pour ses personnages, forcés de régler la facture de décennies de mensonges ou de non-dits, mais c'est le chaos aussi chez le lecteur, bousculé, heurté, par un style qui prend des risques, qui se permet 30 pages sur une émission télévisée fictive. L'auteur interroge d'ailleurs parfaitement la littérature et son rôle dans la société. Il interroge aussi le pouvoir des mots. Leur limite. Alors d'accord, c'est du roman noir, avec des personnages à mourir, des scènes de France profonde, un macchabé, des embrouilles immobilières, la pègre... mais il y a surtout une immense douleur, cette bile, cette acidité, qui revient des profondeurs de l'être pour noyer les fausses harmonies du quotidien. Médéline donne de belles choses à lire. » Il y a encore la chronique d’Encore du Noir qui cite une référence évidente mais un extrait vaut mieux qu’un long discours (je vous intime aussi d’aller lire la chronique) : « Dans une très chabrolienne petite ville tranquille des bords du Léman écrasée par le poids d’un morne hiver, de non-dits et de petits arrangements soigneusement dissimulés, Médéline, avec Molina, se plaît à faire jaillir les vérités pas bonnes à dire et à éclabousser l’hypocrite et méprisante petite bourgeoisie de province. » Il y aussi la chronique de Velda. Mais je ne peux pas passer mon temps à citer tout le monde. Vous devez aussi la lire. Allez-y (lire le livre, hein, parce que les chroniques c’est bien mais le livre c’est mille fois mieux) ! C’est le choc de ces dernières années pour moi, mes yeux et mon petit cœur pas si bien accroché(s) que cela. Et ne venez pas dire que vous n’avez pas été prévenu.
  • Passionnant
  • Emouvant
  • Eblouissant
  • XXe siècle
  • France
  • vengeance
  • atavisme
  • Molina
  • Métral
  • Mercier
  • Mauthausen
  • fatalité
L'HUMANITE BORDEL ! L'HUMANITE !
Vois-tu, il est d’étranges textes qui déchirent dès les premières lignes, qui te chopent par la tignasse. Livré à une brusque ivresse, j’admire le trophée planté sur la brassée de bambous géants qui trône dans le salon. Mon scalp. Le scalp d’un presque chauve. Aussi bien je pourrais être rasta et j’en chialerais de voir mes dreadlocks morts. Et je me retrouve à oilpé, déambulant avec « Les rêves de guerre » serré entre mon pouce gauche et mon index gauche, mon pouce droit et mon index droit. Les chœurs du Requiem en ré mineur enflent mais ils me sont inaudibles. J’ahane dialogues, monologues, descriptions dans un mouvement de tête cadencé. Médéline est passé par là... La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2014/05/l-humanite-bordel-l-humanite.html
Vois-tu, il est d’étranges textes qui déchirent dès les premières lignes, qui te chopent par la tignasse. Livré à une brusque ivresse, j’admire le trophée planté sur la brassée de bambous géants qui trône dans le salon. Mon scalp. Le scalp d’un presque chauve. Aussi bien je pourrais être rasta et j’en chialerais de voir mes dreadlocks morts. Et je me retrouve à oilpé, déambulant avec « Les rêves de guerre » serré entre mon pouce gauche et mon index gauche, mon pouce droit et mon index droit. Les chœurs du Requiem en ré mineur enflent mais ils me sont inaudibles. J’ahane dialogues, monologues, descriptions dans un mouvement de tête cadencé. Médéline est passé par là... La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2014/05/l-humanite-bordel-l-humanite.html
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