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Il y a longtemps que les voix de l'ancienne Mésopotamie se sont tues, remplacées par les bruits de la modernité. Tout un pan des cultures du Proche-Orient ancien serait-il devenu inaccessible, nous donnant seulement à voir un passé silencieux ? Dégagées des anciennes cités de Syrie et d'Irak, les tablettes d'argile nous permettent pourtant de retrouver l'ambiance sonore qui régnait jadis sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, ou dans les rues de Babylone.
Les informations vont au-delà de la simple restitution acoustique et nous transmettent les valeurs et les catégories de pensée de ces cultures disparues, dans une forme d'"archéologie du sensible". Par-delà l'expérience individuelle, tout un réseau de significations, de correspondances et de métaphores, partagé par les membres d'une même communauté, surgit du passé. Le bruit dans une maison est le signe d'une présence démoniaque ; l'individu dans la peine "se lamente comme une colombe" dans la littérature ; ou encore, le son d'une cloche chasse les méchants démons dans les rituels...
Prêter l'oreille aux voix des dieux, aux cris des hommes et à tous ces chants de la nature que les habitants de l'antique Mésopotamie percevaient, c'est avant tout pénétrer dans le passé par des chemins encore inexplorés.